Le taxi volant Volocopter a survolé Singapour (presque) sans pilote

Un taxi volant électrique et autonome a sillonné le front de mer de Singapour lors d'un vol d'essai. Un pilote était à bord pour des raisons de sécurité, mais sans toucher aux commandes de l'appareil.

L'arrivée imminente des drones pouvant transporter des passagers se confirme peu à peu. Ce mardi, à Singapour, la start-up Volocopter a fait voler son taxi volant autonome pour un nouveau vol d'essai. Pour des raisons de sécurité, un pilote était à bord de l'appareil équipé de 18 hélices. Volocopter a réalisé ce nouvel essai depuis le "VoloPort", un port pour ces engins situé au bord de l'eau avec une aire d'atterrissage et de décollage ainsi qu'un terminal passagers. L'appareil a décollé pour survoler pendant environ deux minutes trente le quartier de Marina Bay.

Volocopter a déjà mené des essais de cet engin à Dubaï, Helsinki, Las Vegas et en Allemagne. A Singapour, c'est la première fois qu'il est testé au coeur d'une mégalopole. L'étape est importante puisque, à terme, cet appareil devra être capable de transporter deux personnes pour des trajets urbains. Singapour pourrait même être la première ville à bénéficier de ce service d'ici deux à quatre ans. Le taxi volant pourrait effectuer des liaisons spécifiques, notamment entre Marina Bay et l'île de Sentosa, qui abrite des attractions touristiques et des hôtels de luxe.

Une compétition où s'affrontent les plus grandes entreprises du monde

Si le prix de la course n'a pas été dévoilé, ces taxis volants ne seront pas à la portée de tous. Ils s'adressent à une clientèle qui a les moyens de ne pas utiliser les moyens de transports classiques afin d'éviter des réseaux routiers saturés. "C'est quelque chose qui, à notre avis, changera la façon dont les gens se déplacent dans les villes ", affirme Duncan Walker, directeur général de Skyports, une société qui participe au projet de Volocopter, en précisant que les taxis aériens ne sont pas destinés à remplacer les modes de transport actuels mais à compléter l'offre existante.

Créée en 2011 à Francfort, Volocopter compte parmi ses investisseurs Daimler, mais aussi Intel. La concurrence est déjà rude dans ce secteur. La plupart des grosses sociétés de l'aéronautique, de l'automobile, de la tech, mais aussi de nombreuses sociétés privées, parmi lesquelles le chinois eHang ou l'allemand Lilium, sont en compétition. 

Mais avec ce vol d'essai en agglomération, Volocopter prend de l'avance en particulier sur Uber. En 2018, lors de la présentation d'un prototype au CES de Las Vegas, Alex Zosel, cofondateur de la startup, affirmait que l'appareil "aurait pu être commercialisé dès 2018, mais le marché n'est pas suffisamment mûr. Il faudra attendre encore trois ans". Et à l'époque, pour prouver la fiabilité de l'appareil, le premier vol d'essai avait pour passager Brian Krzanich, PDG d'Intel.

https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco