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La mise en service du très attendu A321XLR d'Airbus reportée

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L'avionneur européen a confirmé le report de son A321XLR à 2024, au lieu de 2023. En cause, des modifications réclamées par l'Agence européenne de la sécurité aérienne.

Avec un bénéfice multiplié par trois, à 1,22 milliard d’euros au premier trimestre, Airbus a dévoilé mercredi de solides résultats et affiché de grandes ambitions en visant la production mensuelle de 75 A320 en 2025, du jamais-vu pour ses monocouloirs vedettes. Seul ombre au tableau, l’avionneur européen a confirmé un report de la mise en service de son futur avion star, l’A321XLR, alors que l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) chargée de sa certification réclame d’importantes modifications de l’appareil, d’après Reuters.

Si le premier A321XLR est sorti de son atelier de peinture de Hambourg lundi et que le vol d’essai est maintenu pour le mois de juin, le patron d’Airbus, Guillaume Faury, a confirmé que "sa mise en service opérationnel devrait avoir lieu début 2024 afin de satisfaire aux exigences de certifications" des autorités. Initialement, cette mise en service était prévue fin 2023.

A l’origine de ce retard, des modifications réclamées par AESA sur la conception des "carénages de soubassement" de l’A321XLR. Ces corrections doivent prévenir le risque d’incendie lié à l’installation d’un réservoir de carburants supplémentaire dans le fuselage. Elles pourraient néanmoins réduire le rayon d’action de l’appareil en augmentant son poids.

Or, c’est précisément son long rayon d’action qui fait la force de ce nouvel appareil. Grâce à l’ajout d’un réservoir, ce monocouloir qui n’a pas d’équivalent chez Boeing est capable d’assurer des vols de dix heures avec 244 passagers à bord, des liaisons qui jusqu’ici ne pouvaient être exploitées que par des gros porteurs long-courriers. Signe de l’intérêt suscité par l’A321XLR: 505 commandes de 25 clients ont déjà été enregistrées.

Une solution encore à trouver

Comme expliqué par L’Usine Nouvelle, l’AESA avait déjà prévenu début 2021 que l’installation d’un nouveau réacteur nécessiterait des modifications importantes pour le confort et la sécurité des passagers, notamment ceux situés juste au-dessus du réservoir supplémentaire. L’agence avait suggéré la mise en place de panneaux d’isolation entre le réservoir et le plancher. Une solution qui n’était pas "techniquement réalisable", avait répondu Airbus qui devra malgré tout trouver une solution rapidement s'il ne veut pas fâcher ses clients.

Son concurrent Boeing ne s’était pas privé lui non plus de pointer les potentiels risques d’incendie liés à l’aménagement d’un réservoir supplémentaire dans le fuselage. Et pour cause, l’annonce du lancement de l’A321XLR en 2019 était venue couper les ailes du constructeur américain qui travaillait lui aussi sur un projet de monocouloir à long rayon d’action. Avec une entrée en service seulement prévue en 2025.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco