Fin du feuilleton pour le "contrat du siècle" à 3,4 milliards d'euros en Belgique: Alstom a définitivement perdu et ne construira pas les 600 trains

Le feuilleton belge se termine mal pour Alstom: le méga-contrat de la SNCB (la SNCF locale) pouvant aller jusqu'à 3,4 milliards d'euros pour l'achat de plus de 600 trains conventionnels afin de renouveler sa flotte lui échappe définitivement.
Comme prévu, le Conseil d'Etat du pays a rejeté l'ultime recours de l'industriel français, écarté par la SNCB au profit de l'espagnol CAF. La plus haute juridiction administrative belge a suivi l'avis de l'auditeur de rejeter le recours en annulation déposé par Alstom.
L'entreprise dénonçait notamment le manque de transparence dans les motivations de la SNCB dans son choix de CAF, ainsi que la méthode d'évaluation qui aurait été changée en cours de route. Pour le Conseil d’État, "aucune des critiques par lesquelles cette société conteste la légalité de cette décision de désignation n’est sérieuse".
"Nous sommes déçus de cette décision et du fait que nos arguments n'aient pas été pris en compte. Nous ne souhaitons pas communiquer davantage sur ce sujet", nous indique Alstom.
"Aucune des critiques n'est sérieuse"
Désormais, le choix de l'espagnol CAF comme "soumissionnaire préférentiel" pour ce "contrat du siècle" devrait donc être à nouveau confirmé par la SNCB qui "va maintenant mettre tout en œuvre pour concrétiser la dernière étape, à savoir la désignation définitive".
Un premier recours auprès du Conseil d'État, remporté par le Français, avait permis de suspendre le choix de la SNCB et donc de forcer le conseil d'administration de la compagnie ferroviaire à se réunir à nouveau pour attribuer une nouvelle fois l'appel d'offres. Et CAF avait été à nouveau désigné provoquant la seconde saisine d'Alstom qui est donc finalement rejetée.
Alstom était convaincu d'être mieux placé, notamment grâce à la carte de la production locale à Bruges et à Charleroi (un point soutenu par certains politiques et les syndicats) et une offre tarifaire mieux-disante de plus de 100 millions d'euros. Le patron d’Alstom Belgique, Bernard Belvaux, dénonçait alors "la décision choquante" de la compagnie ferroviaire publique.