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Contrat ferroviaire du siècle en Belgique: la SNCB laisse tomber Alstom et choisi l'espagnol CAF pour le renouvellement de sa flotte

Un agent de la SNCB sur le quai d'une gare bruxelloise. Image d'illustration.

Un agent de la SNCB sur le quai d'une gare bruxelloise. Image d'illustration. - John THYS / AFP

L'exploitant ferroviaire belge SNCB a annoncé attribuer le renouvellement de sa flotte de 600 rames au fabriquant espagnol CAF pourtant qu'au français Alstom.

La société nationale des chemins de fer belges (SNCB) a annoncé, mercredi 23 juillet, avoir choisi le fabricant espagnol CAF, au détriment du français Alstom et de l'allemand Siemens, pour un méga contrat de renouvellement de sa flotte de trains d'ici à 2034.

Le conseil d'administration de la SNCB a désigné CAF comme "soumissionnaire préférentiel" pour ce projet qui pourrait porter sur la livraison de jusqu'à 600 rames, a précisé le ministre belge de la Mobilité, Jean-Luc Crucke.

Une première commande porte sur 180 rames, soit 54.000 places assises, pour un montant estimé à 1,7 milliard d'euros, et elle peut ensuite être augmentée, a dit de son côté à l'AFP un porte-parole de la SNCB, Tom Guillaume. Le ministre a évoqué un contrat de plusieurs milliards.

Une première décision suspendue par le Conseil d'Etat

Cette décision s'inscrit dans le cadre d'une vaste modernisation du matériel roulant vieillissant de la SNCB. Il s'agit de construire de nouvelles rames dites "AM30", la première étant censée être livrée en 2029.

Le choix de CAF est en réalité une confirmation. La SNCB avait déjà exprimé début 2025 sa préférence pour le candidat espagnol à l'appel d'offres lancé en 2022. Mais le Conseil d'Etat belge avait suspendu cette première décision après une requête en extrême urgence d'Alstom Belgium, un des candidats malheureux.

La SNCB a assuré que la décision de son conseil d'administration tenait compte de l'arrêt du Conseil d'Etat. Début juillet à la Chambre, Jean-Luc Crucke avait été sous le feu des questions des députés, pointant le fait que l'emploi sur un site belge d'Alstom, à Bruges, serait mis en péril par la perte de ce gros contrat.

La gouvernement belge "prend acte" du choix de la SNCB

"L'essence même d'un marché européen est de sélectionner sur la base de la performance globale, sans préférence nationale", a commenté Jean-Luc Crucke, qui dit "prendre acte de cette décision autonome - conforme aux règles européennes"

"J'attends désormais que la SNCB la traduise en un projet industriel concret, ambitieux et structurant pour le rail belge", a-t-il déclaré dans un communiqué. "Ce marché est une opportunité unique de franchir un cap", a-t-il ajouté, rappelant que l'objectif du gouvernement belge était d'"augmenter la part modale du rail de 30% à l'horizon 2032".

Devant les députés il n'avait pas caché que la proposition de CAF était légèrement meilleure que celle d'Alstom en terme de consommation d'énergie, un des paramètres importants de la commande.

"La commande inclut également des trains à batteries destinés à remplacer à terme les actuelles automotrices diesel", a souligné la SNCB. L'exploitant belge a aussi affirmé que "les offres déposées par les trois soumissionnaires mentionnaient chacune le recours à des prestataires locaux".

P.L. avec AFP