Déclin du diesel: une usine du Loiret avec 320 salariés va fermer

L'usine située à Courtenay produit des filtres à basse porosité, ne correspondant plus aux nouvelles normes anti-pollution. - Ina Fassbender-dpa-AFP
Le recul des ventes de véhicules diesel commence à faire sentir ses conséquences négatives sur l'emploi dans l'Hexagone. Le groupe japonais Ibiden a confirmé aux salariés la fermeture de son usine de filtres à particules pour véhicules diesel à Courtenay (Loiret), où sont employés plus de 300 salarié(e)s. Fin octobre 2018, l'annonce de suppression de plusieurs dizaines de postes intérimaires sur le site avait suscité de gros remous ayant conduit à l'envoi d'une médiatrice par l'État.
Puis, en novembre 2018, le glas a sonné pour l'usine. Le groupe japonais avait annoncé son intention de fermer le site en raison de la baisse des ventes de voitures de diesel. L'entreprise, qui produit des filtres à basse porosité, avait expliqué que ce produit ne correspondait plus aux nouvelles normes anti-pollution (comme Euro 6). La demande devrait chuter "de 45% dans les trois prochaines années", avait indiqué la direction. Le recul actuel des ventes de diesel n'ont guère incité le groupe à financer les investissements nécessaires pour adapter les lignes de production à la fabrication de filtres de nouvelle génération.
En 2016, le site a échappé de peu à une délocalisation
Depuis l'annonce de la fermeture du site fin 2018, deux lettres d'offres indicatives ont été reçues pour la reprise de l'activité d'Ibiden mais aucune n'a pu aboutir. "Dans ce contexte et compte tenu de la situation particulièrement dégradée du marché, la direction engage la procédure d'information-consultation du comité d'entreprise sur le projet de fermeture", a précisé l'entreprise.
Toutefois, il est toujours possible à d'éventuels candidats de déposer des offres durant les trois mois que durera la procédure préalable au licenciement des salariés.
Il y a deux ans, l'usine de Courtenay avait échappé de peu à une délocalisation de sa production vers un site existant en Hongrie, sous la pression du personnel qui avait obtenu le report du projet jusqu'en 2020. À la création du site, en 2002, une subvention publique de 500.000 euros avait accompagné l'installation d'Ibiden à Courtenay. Dix-sept ans plus tard, il ferme.