Google et YouTube interdisent la pub aux contenus niant le réchauffement climatique

Fin de partie pour le climato-scepticisme sur YouTube. Google et sa filiale vont interdire les publicités et la monétisation des contenus qui "contredisent le consensus scientifique bien établi autour de l'existence et des causes du changement climatique", indique une mise à jour des règles pour les annonceurs.
La plateforme n'interdit donc pas seulement les pubs trompeuses ou mensongères, elle empêche aussi les créateurs de contenus de la mouvance climatosceptique de récolter des recettes publicitaires.
"Les annonceurs ne veulent tout simplement pas que leurs pubs apparaissent à côté de ce genre de contenus. Et les éditeurs et créateurs ne veulent pas d'annonces qui font valoir ces affirmations sur leurs pages ou vidéos", justifie Google.
Dans le scope de cette nouvelle politique, tous les contenus définissant le changement climatique comme une affabulation ou une arnaque, niant que le climat est en train de se réchauffer sur le long terme, ou que les émissions de gaz à effet de serre et l'activité humaine contribuent à cette réalité.
Décision bien accueillie
En janvier 2020, une ONG américaine, Avaaz, avait accusé YouTube d'orienter des millions d'usagers vers des vidéos niant le changement climatique. Les plateformes sont régulièrement accusées, du fait de la construction même de leurs algorithmes de recommandation, de favoriser les contenus qui suscitent des réactions émotionnelles fortes, pour susciter plus de trafic à convertir en recettes publicitaires.
"La décision importante de Google de démonétiser la désinformation climatique pourrait inverser le cours de l'économie du climatoscepticisme", a réagi Fadi Quran, un directeur d'Avaaz, dans un communiqué.
"A trois semaines du sommet critique de Glasgow (la COP26, ndlr), les contenus trompeurs pour le saper sont en hausse. Les autres réseaux sociaux doivent emboîter le pas à Google", a rappelé l'ONG.
Facebook pas encore actif sur le sujet
Google avait déjà restreint la publicité adossée à certains sujets sensibles, comme des vidéos sur les armes à feu ou des événements tragiques, mais la négation du changement climatique ne faisait pas partie de ces contenus restreints jusqu'à présent.
Son voisin Facebook, qui le talonne sur le marché de la pub en ligne, communique régulièrement sur ses efforts pour enrayer la désinformation climatique mais n'a pas de telle interdiction en place sur ce sujet.
Le géant des réseaux sociaux, qui répète à l'envi ne pas vouloir devenir un arbitre de la vérité, privilégie la mise en avant des faits scientifiques indiscutables via une section consacrée à l'environnement.
YouTube a atteint cet été les 2 milliards d'utilisateurs mensuels dans le monde, soit 64% de l'audience pour les vidéos en ligne, selon le cabinet eMarketer.