UE: Thierry Breton assure que les prix du gaz vont être plafonnés

Les prix européens du gaz vont bel et bien faire l'objet d'un plafonnement. C'est ce qu'a affirmé le commissaire européen en charge du marché intérieur Thierry Breton sur le plateau de FranceInfo ce vendredi matin. Voilà plusieurs mois que l'exécutif français, aux côtés d'autres pays de l'Union européenne, plaide pour en faveur de cette mesure alors que les prix de l'énergie flambent, conséquence de la guerre en Ukraine.
"Il y a une demande légitime de plafonner les prix du gaz sur la base de systèmes qui fonctionnent bien aujourd’hui en Espagne et au Portugal. Une proposition va être mise sur la table la semaine prochaine et discutée par les ministres de l’Energie. Il va se passer quelque chose, on va plafonner: la décision est prise dans son principe".
Développer les achats groupés
Dans le sillage de cette problématique persistante, Thierry Breton a été interrogé sur les perspectives européennes en matière de réserves de gaz pour l'hiver 2023-2024 quinze jours après que l'Agence internationale de l'étranger (AIE) ait exprimé des inquiétudes. "Nous ne manquerons pas de gaz cette année, on va vivre cette hiver mais il faut préparer l’hiver prochain pour qu’on puisse remplir nos cuves et cela va commencer dès le printemps", a-t-il martelé.
"On a géré cette première phase de la crise énergétique, on va gérer la seconde."
Pour ce faire, le commissaire européen en charge du marché intérieur espère que les achats groupés vont se multiplier alors qu'une plateforme dédiée est désormais ouverte mais encore trop peu utilisée. "Il faut acheter davantage ensemble et inciter les Etats membres à travailler ensemble car ils ont eu tendance à un peu faire les choses dans leur coin", a-t-il déploré.
"Une réciprocité par rapport à l'IRA américain"
En raison de sa fonction à l'échelle supranationale, Thierry Breton a évidemment été interrogé sur la position de l'UE face au risque de distorsion de concurrence généré par l'Inflation Reduction Act (IRA). Pour rappel, il s'agit d'un dispositif américain qui prévoit une enveloppe de 360 milliards de dollars pour attirer sur son sol des projets d'entreprises vertueux sur le plan environnemental.
"Il est absolument indispensable qu’on ait une réciprocité par rapport à l’IRA américain, a-t-il insisté. On est en discussions avec eux car chacun doit préserver ces intérêts. Nous avons enfin créé un groupe de travail entre la Commission européenne et la Maison Blanche pour mettre les sujets sur la table. C’est le retour des rapports de force, nous sommes dans un monde où la naïveté est finie."
L'objectif sous-jacent de ces négociations est de permettre aux Etats membres d'accélérer leur transition énergétique sans que celle-ci ne mette en péril leur tissu productif. "Nous vivons une transformation avec la transition verte et notre objectif de décarboner l’ensemble de nos consommations énergétiques à l’horizon 2035, a-t-il souligné. Il faut complètement inverser les choses: augmenter notre production d’électricité issue du renouvelable, renforcer l'interconnexion des pays européens pour échanger de l’électricité et gérer le green management. L’énergie va coûter plus cher donc il faut aussi en parallèle réduire très sensiblement nos consommations d’énergie."