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Energie

Trump assure que l'Inde n'achètera plus de pétrole russe et demande au Japon d'arrêter de le faire

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Les Etats-Unis sont le premier partenaire commercial de l'Inde. De son côté, le Japon est fortement dépendant des importations de pétrole et de gaz.

Donald Trump a déclaré mercredi que le Premier ministre indien, Narendra Modi, lui avait promis que New Delhi cesserait d'acheter du pétrole russe, après avoir imposé des droits de douane punitifs contre l'Inde.

"J'étais mécontent que l'Inde achète du pétrole, et il m'a assuré aujourd'hui qu'ils n'achèteraient pas de pétrole à la Russie", a déclaré le dirigeant républicain dans le Bureau ovale en réponse à une question de la presse.

"C'est un grand pas en avant. Maintenant, je dois convaincre la Chine d'en faire de même", a-t-il ajouté.

Le président américain a précisé que "vous ne pouvez pas le faire immédiatement. C'est un processus qui prend un peu de temps, mais il sera bientôt terminé".

Ce jeudi, l'Inde affirme que sa priorité reste "l'intérêt du consommateur indien". "Notre priorité consiste à protéger les intérêts du consommateur indien", a déclaré le ministère indien des Affaires extérieures dans un communiqué. "Notre politique en matière d'importations (d'énergie) est guidée par ce seul objectif".

Le Premier ministre indien a cependant rencontré samedi dernier le nouvel ambassadeur des Etats-Unis, Sergio Gor, un proche de Donald Trump, quelques heures après son arrivée à New Delhi.

Taxes de 50% sur les exportations indiennes

Le président américain a imposé le 27 août un taux de 50% aux exportations indiennes en représailles aux achats par New Delhi de pétrole russe, dont il juge que le produit nourrit la guerre engagée par Vladimir Poutine en Ukraine.

Les Etats-Unis sont le premier partenaire commercial de l'Inde.

Dans le même temps; Washington souhaite que le Japon cesse ses importations de produits énergétiques russes, a déclaré mercredi le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent.

Scott Bessent a indiqué dans un message sur X s'être entretenu avec le ministre japonais des Finances, Katsunobu Kato, en visite à Washington, et lui avoir relayé "l'attente du gouvernement (américain) que le Japon cesse d'importer de l'énergie de Russie".

Pauvre en ressources naturelles, le Japon est fortement dépendant des importations de pétrole et de gaz.

En 2023, l'archipel a dépensé 582 milliards de yens (3,3 milliards d'euros) pour importer du gaz naturel liquéfié (GNL) russe, selon les dernières données douanières disponibles, un montant qui a gonflé de quelque 56% par rapport à 2021.

Le Japon dépendant du GNL russe

La Russie représentait 8,9% des importations totales de GNL du Japon en 2023, ce qui en fait le troisième fournisseur du pays derrière l'Australie (42,6%) et la Malaisie (15%).

"Je préfère m'abstenir de commenter les propos des autres ministres", a simplement réagi Katsunobu Kato auprès des médias japonais présents à Washington.

"Nous sommes déterminés à faire tout notre possible pour parvenir à une paix juste en Ukraine en collaborant avec les autres pays du G7", a-t-il déclaré par ailleurs.

Scott Bessent a par ailleurs indiqué que Katsunobu Kato et lui avaient également tous deux discuté de "projets visant à mobiliser les investissements stratégiques du Japon aux États-Unis dans le cadre de l'accord de commerce et d'investissement américano-japonais".

En contrepartie de cet accord conclu avec Tokyo en juillet, qui abaissait les surtaxes douanières imposées à l'archipel, Washington exige des investissements japonais à hauteur de 550 milliards de dollars sur le sol américain.

Mais les modalités d'application restent âprement discutées, Tokyo assurant qu'il s'agira essentiellement de prêts et de garanties, notamment par des institutions nippones soutenues par l'Etat, plutôt que des investissements directs réels.

OC avec AFP