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Sous pression, l'Allemagne laisse la porte ouverte au maintien de ses derniers réacteurs nucléaires

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Malgré la guerre en Ukraine, Berlin avait assuré que le délai de fermeture, annoncé pour la fin de l'année, serait respecté. Mais les pénuries de gaz pourraient finalement changer la donne.

Le front anti-nucléaire va-t-il céder? Bien décidée à sortir de l'atome après la catastrophe de Fukushima, l'Allemagne pourrait néanmoins retarder la fermeture de ces trois derniers réacteurs, censées définitivement fermer à la fin de l'année.

C'est en tout cas l'idée de la coalition au pouvoir – dont les Verts – alors que le pays pourrait affronter un hiver difficile, faute d'approvisionnement en gaz russe. La décision sera prise après un nouveau test de résistance du pays sur la question énergétique.

"En cas de crise, vous devez décider en fonction de la situation et sur la base de faits clairs", a déclaré la porte-parole du ministère, Beate Baron, lors d'une conférence de presse.

La question concerne surtout le sud du pays - et notamment la Bavière – qui ne dispose pas d'autant de centrales à charbon que le reste du pays pour prendre le relais des centrales à gaz.

Débat houleux

Reste que la décision de prolonger les réacteurs (Emsland, Isar, Neckarwestheim) avait déjà fait l'objet d'un premier débat en Allemagne en février dernier. Le ministre fédéral de l'Économie et du Climat Robert Habeck, membre du parti vert, avait alors promis de ne pas s'opposer "idéologiquement" à une éventuelle utilisation de l'énergie nucléaire dans l'avenir.

Mais le débat avait fait long feu, compte tenu des difficultés techniques. "Une prolongation des délais ne pourrait apporter qu'une contribution très limitée à la résolution du problème, et cela à des coûts économiques, des risques constitutionnels et sécuritaires très élevés", avait indiqué le gouvernement allemand en mars dernier.

Mais, depuis, certains scientifiques ont assuré qu'une prolongation des réacteurs, à une puissance inférieure à leur rythme normal, était envisageable, bien que les contraintes soient nombreuses.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business