Pourquoi il ne faut pas craindre de coupures d'électricité en décembre

Paris sous les lumières des illuminations de Noël et des vitrines des grands magasins - Christophe ARCHAMBAULT
Les Français prennent très au sérieux les risques de coupures d'électricité et ont déjà baissé leur consommation. Mais pour le moment, rien n'assure que tout ira bien en janvier. Par contre, pour décembre, rien à craindre.
Dès le mois de novembre, Enedis avait assuré que le dernier mois de l'année sera épargné. Peut-être pour ne pas égratigner le moral des Français déjà éprouvé par l'inflation des produits de consommation et la hausse des tarifs de l'énergie et pour ne pas plomber les professionnels du tourisme et des transports.
Mais les raisons de cette assurance reposent sur d'autres raisons. Les gestionnaires du réseau électrique tiennent d'abord à étudier le besoin d'énergie après l'appel à la sobriété lancé par le gouvernement. Selon une enquête "L'Opinion en direct" menée par Elabe pour BFMTV, 60% des consommateurs ont déjà l'intention de réduire leur consommation dès les prochains jours.
Pour preuve de cette prise de conscience, les dernières données publiées ce mardi 6 décembre par RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité en France. La semaine dernière, la consommation d'électricité a reculé de 8,3% par rapport à la moyenne des années 2014-à 2019. Estimant que le risque de coupure est élevé, 6 Français sur 10 prennent déjà des précautions pour l'éviter.
Un vague de froid décennale dès janvier
Les températures du mois décembre aident à faire des économies. Elles restent clémentes et les probabilités de Météo Contact indiquent qu'elles seront conformes aux normales saisonnières avec même 40% de possibilités qu'elles soient plus chaudes. Malgré des variations normales entre le Nord et le Sud, le mercure devrait rester proche des moyennes saisonnières sur une grande partie du territoire. Donc, pour le moment, les Français ne poussent pas trop leur chauffage électrique pour maintenir les 19°.

Mais pour janvier, la situation risque de changer. Les météorologues scrutent la possibilité d'une forte vague de froid comme celle de 2012. Il y a 10 ans, les thermomètres affichaient des valeurs jusqu'à -29°C dans certaines régions. À Mouthe, dans le Doubs, l'une des villes les plus froide de France, la température ce week-end sera de -11°.
La conséquence portera sur une hausse de la consommation de chauffage dont la proportion de ceux alimentés par de l'électricité. Il équipe aujourd'hui 35% des foyers français (contre seulement 24% dans les années 1990), soit plus de 8,2 millions de résidences principales.
Si cette vague de froid décennale se produit en janvier, la France ne disposera pas assez d'énergie pour faire face à ces fortes baisses de températures. En cause, un redémarrage plus lent que prévu de réacteurs nucléaires d'EDF. Selon les prévisions publiées RTE, l'entreprise devrait être en mesure de fournir 40 gigawatts (GW), soit 65% de la capacité nucléaire installée. Selon un rapport de RTE, la puissance demandée enregistré en janvier 2013 a atteint 92,6 GW.
Le mois de janvier 2023 sera-t-il aussi froid qu'il y a 10 ans? "Rien n'indique pour l'heure un tel risque, les dernières prévisions saisonnières parlent plutôt d'un hiver proche des normales", explique Christophe Person, journaliste météo pour BFMTV. Il ajoute que les prévisions saisonnières seront mises à jour dans environ 1 semaine.
