Nucléaire: EDF en quête de main d'œuvre qualifiée

EDF va recruter plus de 15.000 personnes en France cette année. Un investissement massif qui fait suite aux annonces d'Emmanuel Macron, qui souhaite lancer la construction de six nouveaux réacteurs EPR dans les prochaines années. Une bonne nouvelle pour la filière, mais elle va désormais faire face à un défi colossal: celui de trouver la main d'œuvre qualifiée nécessaire.
Car les besoins de la filière nucléaire vont être considérables dans les prochaines années. Les six nouveaux EPR annoncés vont nécessiter le recrutement de 30.000 salariés, estime le Groupement des industriels français de l'énergie nucléaire (GIFEN). Soit 20.000 personnes pour construire les réacteurs et environ 10.000 autres pour l'exploitation et la maintenance.
"C'est des métiers qui sont beaucoup autour de la mécanique au sens large", comme les "chaudronniers, les mécaniciens "qui s'occupent des machines tournantes", les "tuyauteurs", les "soudeurs", mais aussi les contrôleurs, c'est-à-dire ceux "qui vérifient notamment que les opérations telles que les soudures ont été bien réalisées", détaille Cécile Arbouille, porte-parole du GIFEN.
4000 ingénieurs par an
Une tâche délicate, car certains de ces métiers techniques souffrent d'un déficit d'attractivité depuis plusieurs années. Face à cela, la filière tente de booster la formation, avec notamment la mise en place d'une université des métiers du nucléaire l'été dernier destinée à valoriser ces compétences. Dans les écoles d'ingénieurs, en revanche, l'atome bénéficie d'un retour en grâce ces derniers temps.
"En deux ans, on a vu la promotion de notre diplôme phare, le diplôme d'ingénieur spécialisé en génie atomique, qui a augmenté de 50%", explique Eric Gadet, directeur de l'INSTN, une école d'ingénieurs de Paris-Saclay spécialisée dans l'énergie nucléaire.
Pour faire face à ces nouveaux projets de réacteurs, les entreprises du secteur prévoient de recruter environ 4000 ingénieurs par an.