Flambée du prix de l’électricité: les clients des fournisseurs alternatifs vont-ils revenir chez EDF?

La baisse des prix de l'énergie n’est pas pour tout de suite. Alors que l'électricité flambe depuis plusieurs mois, notamment en raison de la forte reprise économique mondiale, la facture devrait encore s’alourdir en France dans les prochains mois. Et pour cause, les fournisseurs alternatifs sont contraints de s’approvisionner sur les marchés de gros où le mégawattheure (MWh) est vendu 160 euros environ, contre 45 euros en début d’année.
Comme le rappelle Le Parisien, ces petits fournisseurs ont la possibilité de s’approvisionner auprès d’EDF qui, au titre de l’Arenh (Accès Régulé à l'Electricité Nucléaire Historique), doit vendre chaque année un quart de l’électricité nucléaire qu’elle produit, soit 100 térawattheures (TWh), à un prix bien plus abordable: 42 euros le mégawattheure.
Seulement voilà, la trentaine de fournisseurs alternatifs présents en France ont réclamé 160,36 TWh, soit 60 TWh de plus que le plafond de l’Arenh. Ils seront donc contraints de se tourner vers les marchés de gros pour compléter leurs besoins. Et de répercuter la hausse des coûts sur la facture des particuliers. Laquelle devrait s’alourdir de 340 euros en moyenne sur l’année 2022, selon Hello Watt. "Cela devrait représenter à partir de l’année 2022 une hausse de 20 % environ sur la facture des Français", estime dans Le Parisien le patron du comparateur d’énergie, Sylvain Le Falher.
Hausse des appels à EDF
Dans ces conditions, la tentation de résilier son contrat pour retourner chez EDF et profiter du tarif réglementé (TRV) peut être forte. Certes le TRV, calculé en tenant compte des prix de gros, aurait dû augmenter de 12% en février 2022, voire de 20 à 25% selon certains experts. Mais le gouvernement a décidé de limiter la hausse à 4% afin de protéger les clients de l’opérateur historique dont la part de marché avoisine les 68%. De quoi faire réfléchir les abonnés des fournisseurs alternatifs.
"Il est encore prématuré de tirer des conclusions sur le nombre de nouveaux clients ayant souscrit au TRV", indique EDF à BFM Business. Mais de premiers signaux tendent à penser que les Français sont de plus en plus nombreux à se renseigner sur un retour chez le fournisseur historique: "Nous observons depuis plusieurs semaines une tendance à la hausse des appels dans nos centres de relation client", reconnaît EDF.
Faut-il revenir chez EDF?
Alors, faut-il vraiment retourner chez EDF pour se protéger de la flambée des prix de l’électricité? En réalité, tout dépend du type de contrat qui a été souscrit. Les particuliers qui ont opté pour une offre indexée sur les marchés ont tout intérêt à résilier leur contrat pour prendre un abonnement au tarif réglementé. A l’inverse, ceux qui disposent d’un contrat à prix fixe moins cher que le TRV doivent le conserver.
Il y a enfin le cas des offres à prix indexé sur le tarif réglementé. En règle générale, ces contrats prévoient que le prix évolue relativement au tarif réglementé mais avec une décote: par exemple, -10% sur le prix du kWh par rapport au tarif réglementé. Ce qui n’empêche pas les fournisseurs d’augmenter s'ils le souhaitent le tarif de base, à condition qu’ils préviennent leurs clients un mois avant. Dans ce cas de figure, il faut donc regarder que l’offre reste plus avantageuse que le tarif réglementé avant de changer d’opérateur.
"Au vu des prix élevés sur les marchés, pour l’électricité, nous conseillons aux consommateurs de souscrire une offre au tarif réglementé, indexée sur les tarifs réglementés ou à prix fixe. Nous déconseillons les offres indexées sur les marchés", résume le Médiateur de l’Energie à BFM Business. Et d’ajouter: "Actuellement, il existe des offres permettant d’économiser jusqu’à 3% par rapport au tarif réglementé d’EDF".
Il est possible de changer d’opérateur autant de fois qu’on le souhaite et gratuitement. Pour ce faire, il suffit de contacter son nouveau fournisseur qui s’occupera de résilier l’ancien contrat. Attention toutefois, plusieurs d’entre eux ont annoncé qu’ils ne prenaient plus, temporairement, de nouveaux clients face à flambée de l’électricité.