Crise de l'énergie: le Royaume-Uni veut relancer le nucléaire

La crise du gaz remet l'énergie nucléaire au cœur du débat. Alors que la Belgique a annoncé la prolongation de la durée de vie de ses deux centrales nucléaires, le Royaume-Uni veut aussi relancer l'atome.
Le Premier ministre Boris Johnson a ainsi rencontré les industriels du secteur ce lundi avec l'ambition affichée de porter à 25% la part du nucléaire dans son mix énergétique, selon le Guardian. Actuellement, l'atome représente 16% de la production électrique du Royaume-Uni mais plusieurs centrales vieillissantes doivent fermer leurs portes. C'est par exemple le cas du réacteur Hunterston B, en Ecosse, qui vient de fermer tandis que Hinkley Point B doit suivre cet été.
Porter à 25% la production est donc un enjeu industriel important pour le pays qui doit surtout assurer son financement, en s'appuyant sur le privé. Le chef du gouvernement a rencontré les principaux acteurs de la fiilière dont Rolls-Royce, EDF et Westinghouse mais aussi des assureurs et des fonds d'investissement.
Retard de l'EPR
Le Royaume-Uni dépend peu du pétrole russe (moins de 10% de sa consommation) et du gaz russe (4%) mais a subi de plein fouet les effets de la crise énergétique débutée en 2021. Depuis, sa politique nucléaire est restée, à l'instar de la plupart de ses voisins, atone.
Avant la catastrophe de Fukushima, le pays avait néanmoins approuvé le chantier d'un réacteur EPR (Hinkley Point C), fourni par EDF. Mais la mise en service, qui n'est pas attendue avant 2026 au moins, affiche des retards importants et des surcoûts impressionnants.
En 2020, le conglomérat japonais Hitachi s'est finalement retiré d'un projet au Pays de Galles, faute de pouvoir le financer.