Budget: Antoine Armand se dit "prêt à un geste sur l'électricité" mais pas "à n'importe quel prix"

Face à la menace d'une censure qui se fait plus pesante, Bercy ouvre la voie à des ajustements de sa copie budgétaire. Alors que le Rassemblement national a rappelé que le relèvement de la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité (TICFE) était une de ses lignes rouges, Antoine Armand a indiqué ce jeudi sur BFMTV et RMC que le gouvernement était "prêt à un geste sur l'électricité".
"Mais il ne doit pas se faire à n'importe quel prix, il doit se faire en cohérence avec le budget que nous portons car si nous dépassons toutes les cibles budgétaires, ça ne sert à rien de dire qu'on redresse les comptes", a ajouté le ministre.
"C'est un budget qui doit redresser les comptes sinon c'est un risque majeur pour le pays", a asséné Antoine Armand.
Le patron de Bercy a assuré que "les négociations se tiennent" à ce sujet: "C'est ce geste que nous devons regarder très sérieusement, que nous devons discuter et sur lequel une proposition devra être faite, comme l'a dit le Premier ministre."
Des recettes évoluant du simple au double
Dans son projet de loi de finances, le gouvernement souhaite s'offrir la possibilité de relever la TICFE au-delà de son niveau d'avant-crise, soit 36 euros le MWh, tout en assurant une baisse de la facture d'électricité de l'ordre de 9% pour les ménages ayant opté pour le tarif réglementé ou pour une offre indexé dessus. Sur les 20 milliards de recettes projetés, une telle hausse pourrait rapporter six milliards d'euros contre "seulement" trois milliards d'euros en cas de simple relèvement au niveau d'avant-crise. Cependant, les députés puis les sénateurs en début de semaine ont rejeté une augmentation de la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité supérieure à ce seuil.
Marine Le Pen va même plus loin puisqu'elle demande des "engagements clairs et fermes sur l'abandon des 3 milliards de hausses du prix de l'électricité" entre autres. Le RN pourrait faire tomber le gouvernement s'il votait une motion de censure déposée par la gauche. De quoi amener l'ancien ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à appeler Michel Barnier à faire "un geste de compromis" qui s'adresserait notamment au Rassemblement national et ses "11 millions d'électeurs", en ciblant "la taxe sur l'électricité".