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31,3% des stations-service françaises sont en difficulté

Une file créée pour véhicules prioritaires dans une station-service Total à Douchy-les-Mines, dans le Nord le 11 ocotbre 2022

Une file créée pour véhicules prioritaires dans une station-service Total à Douchy-les-Mines, dans le Nord le 11 ocotbre 2022 - FRANCOIS LO PRESTI, FRANCOIS LO PRESTI © 2019 AFP

Le ministère de la transition écologique a dévoilé que 31,3% des stations-service sont à sec ou subissent des pénuries de certains carburant au niveau national. La grève s'étend désormais à la raffinerie TotalEnergies de Donges

Selon Agnès Panier-Runacher, le nombre de stations-services est passé de 29,4% lundi à 31,3% aujourd'hui, soit près d'un tiers sur l'ensemble du territoire. Ce taux va mécaniquement augmenter avec le blocage du site pétrolier de Donges, en Loire-Atlantique, dont les salariés ont décidé de rejoindre le mouvement de grève.

Actuellemment, les deux régions les plus touchées sont toujours les Hauts-de-France avec 44,8% des stations-service concernées (contre 48,4% hier) et l'Ile-de-France avec 44% (contre 33,9% hier).

Face à cette situation, Elisabeth Borne a annoncé la réquisition des personnels pour le déblocage des dépôts de carburants du groupe Esso-Exxonmobil. En revanche, les salariés de des raffineries de TotalEnergies, eux aussi en grève, sont pour l'heure épargnés.

Réquisitions

Cette mesure aussi rare que radicale a déjà été appliquée en France en 2010 pour les mêmes salariés des raffineries. Cette année-là, la France est paralysée par les grèves contre la réforme des retraites. Les transports sont à l'arrêt, tous les dépôts de carburant sont bloqués. Sur ordre du gouvernement de Nicolas Sarkozy, les préfets lancent alors des réquisitions. Celles-ci avaient été contestées en justice et certains arrêts préfectoraux avaient alors été cassés.

La Première ministre a justifié cette différence de traitement par le fait qu'un accord majoritaire, signé par la CFE-CGC et la CFDT, avait été trouvé sur les salaires chez Esso-ExxonMobil.

"Une partie des organisations, malgré cet accord, veut poursuivre le mouvement et continuer le blocage, nous ne pouvons pas l’accepter", a souligné la cheffe du gouvernement.

"Le dialogue social, c'est avancer, dès lors qu'une majorité s'est dégagée. Ce ne sont pas des accords a minima. Les annonces de la direction sont significatives. Dès lors, j'ai demandé aux préfets d'engager, comme le permet la loi, la procédure de réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts de cette entreprise", a-t-elle ajouté.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco