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Embauches, délais de paiement, accès au crédit... Les petites entreprises françaises sortent (un peu) la tête de l'eau

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Quelques inflexions positives sont à noter ce trimestre chez les dirigeants de TPE/PME, notamment sur les intentions d'embauches qui se maintiennent et les délais de paiement qui s'améliorent malgré l'investissement qui stagne.

Quelques "petites bonnes nouvelles" sont apparues ce trimestre pour les PME/TPE, comme une amélioration des délais de paiements, malgré un investissement toujours en berne et des inquiétudes sur la demande, selon le baromètre Bpifrance Le Lab et Rexecode publié mardi.

"Il y a quatre petites bonnes nouvelles, de légères inflexions, et deux préoccupations exprimées par les chefs d'entreprises" a résumé pour l'AFP Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance.

D'abord, les inquiétudes sur la situation politique nationale refluent légèrement : 90% des chefs de petites et moyennes entreprises craignent que ce contexte n'affecte leur activité, en baisse de 4 points par rapport au premier trimestre. Parmi ceux-ci, 53% envisagent "un impact fort" de cette incertitude, en recul de 8 points.

Des intentions d'embauche en hausse

Dans la foulée, 45% des dirigeants qui avaient des projets d'embauches comptent les maintenir : +6 points par rapport au premier trimestre. Par ailleurs, la proportion des entreprises comptant exporter ne bouge presque pas par rapport à fin 2024, à 27%, malgré les annonces sur la hausse des droits de douanes faites par Donald Trump. Ces entreprises exportent néanmoins peu aux États-Unis.

Parallèlement, la trésorerie cesse de se dégrader : 34% des dirigeants évoquent une dégradation récente, soit 2 points de moins qu'en début d'année. Les délais de paiement se sont par ailleurs améliorés.

Enfin les accords de crédit par les banques se détendent : 19% des entreprises ont rencontré des difficultés d'accès au financement courant, soit -2 points sur le trimestre.

"Une position d'attentisme"

En revanche, l'investissement ne se redresse toujours pas : seuls 45% des chefs d'entreprises interrogés comptent investir cette année, en baisse de deux points sur le trimestre et de cinq points par rapport au deuxième trimestre 2024.

Les investissements pour motif environnemental reculent encore : 32% des dirigeants comptant investir cette année prévoient de le faire à ce titre, soit -9 points sur un an.

Enfin, 64% des dirigeants citent l'insuffisance de la demande, présente ou à venir, comme l'un des principaux freins à leur croissance, soit +4 points sur le trimestre et +14 points sur un an.

Ce "verre à moitié plein" que dessine l'étude traduit "une position d'attentisme, mais dans une situation qui n'est pas une récession, avec une très légère croissance (0,1%) au premier trimestre", observe Philippe Mutricy, compatible avec une croissance d'environ 0,5% sur l'année, selon lui. La prévision gouvernementale est actuellement de 0,7%.

L'enquête a été réalisée du 14 au 24 avril auprès de 3.873 dirigeants de PME/TPE (1 à moins de 250 salariés).

MC avec AFP