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"Impact négatif fort": 56% des TPE et PME jugent que le climat politique plombe leur activité

Plus de la moitié (56%) des dirigeants de PME/TPE estiment que le climat d'incertitude politique depuis la dissolution a "un impact négatif fort" sur leur activité

Plus de la moitié (56%) des dirigeants de PME/TPE estiment que le climat d'incertitude politique depuis la dissolution a "un impact négatif fort" sur leur activité - Pixabay

Selon le baromètre trimestriel de Bpifrance Le Lab et Rexecode, la proportion d'entreprises jugeant que le climat d'incertitude politique a eu "un impact négatif fort" sur leur activité a augmenté de 4 points depuis la dernière enquête réalisée fin août.

Plus de la moitié (56%) des dirigeants de PME/TPE estiment que le climat d'incertitude politique depuis la dissolution a "un impact négatif fort" sur leur activité, et 45% ont reporté des investissements, selon le baromètre trimestriel de Bpifrance Le Lab et Rexecode publié jeudi.

Ces proportions ont augmenté respectivement de 5 et 9 points par rapport au précédent baromètre réalisé fin août-début septembre, avant l'arrivée de Michel Barnier à Matignon et la présentation du projet de budget 2025.

"L'inquiétude n'a pas ralenti depuis la nomination du gouvernement. Elle n'est donc pas liée à l'absence de gouvernement, ce qu'on aurait pu penser fin août, mais à l'absence de majorité au Parlement", impliquant "une absence de visibilité sur la politique économique", relève auprès de l'AFP le directeur des études de Bpifrance, Philippe Mutricy. Par ailleurs, 36% des personnes interrogées ont fait état d'un impact "léger", seules 8% n'en anticipant "aucun".

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Investissements reportés, voire annulés

Ceux qui avaient des projets d'investissements ou d'embauches sont 45% et 35% à les avoir reportés ou à envisager de le faire, dans un contexte marqué par des annonces de suppressions d'emplois industriels. Ils sont 21% et 19% à les avoir annulés, et 34% et 46% à les maintenir.

Après les "rétentions d'emplois" de la période post-Covid, "cette préservation absolue du capital humain en entreprise - parce qu'il est rare et difficile à recruter - est peut-être en train de s'atténuer", a commenté Philippe Mutricy. En tout, 3.586 dirigeants ont été interrogés par mail du 15 au 27 octobre. Moins d'un tiers ont fourni des réponses complètes.

Les intentions d'investissements continuent d'accuser un ralentissement. La proportion de dirigeants ayant investi en 2024 ou comptant le faire (43%) a reculé de 3 points par rapport au trimestre précédent, et de 9 points par rapport au quatrième trimestre de l'an dernier (pour 2023). De mauvais augure, les freins à la croissance de l'activité sont désormais perçus du côté de la demande plutôt que de l'offre: 60% des dirigeants ont fait part de leur inquiétude à ce sujet.

Les perspectives de demandes dégradées (53%), les difficultés de recrutement (44%), la concurrence (30%) et le manque de débouchés (24%) sont les principales entraves citées. Le solde d'opinion entre ceux qui considèrent que leur trésorerie s'est améliorée et ceux qui l'estiment dégradée s'est aussi détérioré (-6 points à -26).

P.L. avec AFP