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Des magistrats "donneurs de leçons": l'ex-patron d'Orange fustige sa condamnation dans l'arbitrage Tapie et se pourvoit en cassation

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Condamné à six mois de prison avec sursis pour négligence par la cour d'appel de Paris lundi, Stéphane Richard a annoncé sur BFM Business qu'il allait se pourvoir en cassation.

Il ne s'avoue pas vaincu. Stéphane Richard, ex-patron d'Orange et ancien directeur de cabinet à Bercy au moment de l'arbitrage entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais, va contester la décision de justice qui le condamne à six mis de prison avec sursis pour négligence.

"Je ne me contente pas de cette décision, elle ne tient pas la route", a-t-il déclaré sur le plateau de Good Morning Business. "Je vais faire faire un pourvoi en cassation pour rétablir la vérité de ce dossier", a-t-il poursuivi.

Stéphane Richard a par ailleurs fustigé la "déconnexion" des magistrats suite à leur jugement: "on a des magistrats qui veulent s'ériger en donneurs de leçons vis-à-vis des hauts fonctionnaires", sans prendre en copte "la responsabilité écrasante" de ce type de poste, déclare-t-il.

Il affirme que la justice "n'a pas tenu compte de l'arrêt de la cour de cassation rendu en 2023", une décision "inacceptable" et une construction juridique "érodée".

L'ancien directeur de cabinet à Bercy se dédouane: "tout le monde sait très bien que ce n'est pas moi qui ai fait l'arbitrage, je n'ai aucun intérêt personnel dans cette affaire".

Une procédure au long cours

A l'issue de ce troisième procès et comme l'avait suggéré l'avocat général de la Cour de cassation, les magistrats ont requalifié l'infraction reprochée à l'ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde au ministère de l'Économie en négligence plutôt que complicité de détournement de fonds publics. Stéphane Richard a également été condamné à une peine de 15.000 euros d'amende.

Il avait été rejugé en mars-avril au côté du haut fonctionnaire Jean-François Rocchi, ancien responsable du Consortium de Réalisation (CDR), entité chargée de gérer le passif du Crédit Lyonnais. Ce dernier a également été condamné à une peine de six mois avec sursis pour négligence ainsi qu'à une amende de 8.000 euros.

Ils devront aussi payer à eux deux 10.000 euros de dommages et intérêts et 10.000 euros de frais d'avocats aux parties civiles.

Sa condamnation en novembre 2021 lui avait coûté son poste à la tête de l'opérateur téléphonique historique: aux côtés de trois autres prévenus, Stéphane Richard s'était vu infliger un an de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende pour complicité de détournement de fonds publics.

HC avec AFP