Sous-marins nucléaires: la coopération militaire "a repris" entre la France et l'Australie, 4 ans après la "trahison" de Canberra

Le programme de sous-marins à propulsion nucléaire lancé en mars par les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni dynamise les performances de BAE Systems - BAE Systems
La coopération franco-australienne en matière de défense "a repris" depuis le camouflet de l'énorme contrat avorté pour des sous-marins français en 2021, a déclaré dimanche 13 juillet l'ambassadeur de France en Australie.
La confiance avait été rompue en septembre 2021 lorsque l'ancien gouvernement australien avait brusquement annulé un contrat de 56 milliards d'euros pour des sous-marins du groupe français Naval Group, lui préférant des sous-marins à propulsion nucléaire britanniques ou américains.
L'Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni se sont alliés dans le domaine de la sécurité en vertu de leur pacte AUKUS. L'annonce avait été vécue par la France comme un véritable coup de poignard du gouvernement australien.
Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères de l'époque, avait parlé d'une "trahison". Décision rare avec des pays amis, Paris avait rappelé ses ambassadeurs à Washington et Camberra "pour consultations".
L'AUKUS fragilisé
Toutefois, de plus en plus d'interrogations sont apparues ces derniers mois. Un responsable de la défense américain a révélé en juin que ce pacte était en cours de révision pour s'assurer qu'il reste conforme aux objectifs du président Donald Trump.
De plus, les chantiers navals américains peinent à remplir les objectifs de production des bateaux commandés par Canberra. Les sous-marins promis par Washington pourraient être livrés en retard, s'ils sont livrés.
En 2024, dans le Guardian, un ancien Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, a dit craindre que son pays "ne dispose d'aucune capacité sous-marine pendant une grande partie de la prochaine décennie".
Questionné sur la possibilité d'un nouveau contrat pour des sous-marins avec l'Australie si l'accord AUKUS venait à capoter, l'ambassadeur français n'a pas voulu pas spéculer.
"Un problème pour l'Australie"
"Je dirais que c'est plutôt un problème pour l'Australie pour le moment. Et bien sûr, nous dialoguons toujours avec nos amis australiens", a répondu l'ambassadeur Pierre-André Imbert .
"Mais pour le moment, ils ont choisi AUKUS (...) Si cela change (et) qu'ils demandent, nous verrons", a indiqué l'ambassadeur de France.
"À présent, les premiers piliers de notre coopération sont la défense et la sécurité", a assuré l'ambassadeur Pierre-André Imbert, décrivant un partenariat "à un très bon niveau" alors que les forces françaises se sont jointes à l'armée australienne pour des manoeuvres d'ampleur dans la région.
La relation bilatérale dans ce domaine "a repris" depuis l'élection en 2022 de l'actuel Premier ministre travailliste australien Anthony Albanese, selon Pierre-André Imbert.