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Défense

Pékin recrute un universitaire britannique pour piloter son programme d'armes hypersoniques

Photo d'un essai de missile hypersonique diffusée par la Corée du Nord (image d'illustration)

Photo d'un essai de missile hypersonique diffusée par la Corée du Nord (image d'illustration) - STR © 2019 AFP

Un universitaire britannique a été recruté par Pékin pour diriger le programme d'armements hypersoniques de l'Institut de mécanique de l'Académie chinoise des sciences.

Après 20 années d'enseignement à l'Université d'Édimbourg comme professeur titulaire, Zhang Yonghao a démissionné de son poste en octobre dernier. Selon le South China Morning Post (SCMP), il est depuis "expert étranger" pour diriger le programme d'armement hypersonique au sein de l'Institut de mécanique de l'Académie chinoise des sciences.

Cet universitaire est un physicien spécialisé dans l'aérospatiale, l'énergie et les sciences de l'environnement. Il est l'auteur de nombreuses études que l'on peut retrouver sur les moteurs de recherches scientifiques. Il a notament travaillé sur les effets de la vitesse de refroidissement d'un objet circulant à très grande vitesse, le comportement des gaz ou les propriété des alliages à mémoire de forme soumis à des températures élevées.

Des centres de recherches liés à l'Armée de libération du peuple chinois

Selon un rapport de FlightGlobal dévoilé par le site Wion, la Chine recrute à tour de bras dans le monde entier pour accélérer son programme d'armement hypersonique. Parmi les universitaires travaillant sur ces recherches, des Australiens, des Allemands, des Suédois et des Britanniques collaborent avec l'Institut de technologie de Harbin (HIT) et l'Université nationale de technologie de la défense (NUDT), deux organismes liés à l'Armée de libération du peuple chinois ou APL.

L'HIT, créé avec la Russie dans les années 1920, est reconnue mondialement pour ses recherches dans l'intelligence artificielle, les matériaux avancés, la mécanique quantique et la biologie moléculaire. La NUDT, elle, a été créée en 1953 par l'APL.

Collaborations de plus en plus restreintes avec la Chine

Zhang Yonghao n'est pas le premier universitaire britannique a rejoindre un institut de recherche chinois. En 2021, le gouvernement britannique a lancé une enquête pour identifier les chercheurs qui collaboraient avec des centres de recherches chinois. L'année suivante, plus d'un millier n'ont pas obtenu l'autorisation de travailler pour la Chine pour des raisons de sécurité nationale. En 2016, seulement 13 personnes s'étaient vu notifier un refus.

Selon des documents américains classifiés qui ont fuité sur Discord en avril, la Chine serait très en avance dans les armes hypersoniques. Pékin aurait même testé un nouveau missile hypersonique capable d'échapper aux défenses américaines. Cette arme furtive serait dotée d'un système de détection algorithmique pour déjouer les systèmes d'interception les plus sophistiqués.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco