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Mener le projet "tout seul de A à Z": Dassault assure qu'il pourrait faire le Scaf sans l'aide de personne

La maquette du Scaf exposée en 2019

La maquette du Scaf exposée en 2019 - ERIC PIERMONT

Maître d'oeuvre du grand projet de défense européen Scaf, Dassault Aviation, qui représente la France, juge inefficace la gouvernance qu'il partage avec Airbus, qui représente l'Allemagne et l'Espagne, au grand dam de ses partenaires.

Dassault remet une pièce dans la machine. L'avionneur français assure pouvoir mener "tout seul de A à Z" le projet d'avion de combat du futur (Scaf), actuellement prévu en coopération avec l'Allemagne et l'Espagne, a déclaré mardi 23 septembre le PDG du groupe Eric Trappier, en marge de l'inauguration d'une usine à Cergy (Val-d'Oise). Ce programme à 100 milliards d'euros, qui doit notamment donner un remplaçant au Rafale à l'horizon 2040, est actuellement au point mort.

Les tensions sont très vives entre Dassault et le groupe européen Airbus. Maître d'oeuvre du grand projet de défense européen Scaf, Dassault Aviation, qui représente la France, juge inefficace la gouvernance qu'il partage avec Airbus, qui représente l'Allemagne et l'Espagne, au grand dam de ses partenaires.

Considérant qu'il détient un savoir faire unique, l'avionneur français ne se satisfait pas de cette répartition et multiplie les piques à l'égard de ses partenaires. "Il faut que les meilleurs dirigent", martelait ainsi Éric Trappier, le patron de Dassault Aviation, sur le plateau de BFM Business en août dernier.

Berlin s'impatiente

Le gouvernement français a tenté d'apaiser ces tensions week-end, en publiant un communiqué affirmant que "la France et l’Allemagne restent déterminées à mener à bien le programme Scaf en coopération avec l’Espagne". Berlin montre en effet de plus en plus de signes d'impatience.

"Nous partageons le même avis: la situation actuelle n'est pas satisfaisante. Nous n'avançons pas dans ce projet", a déclaré la semaine dernière Friedrich Merz, le chancelier allemand aux côtés de son homologue espagnol à Madrid.

Selon le média Politico, le ministère allemand de la Défense aurait indiqué à Airbus qu'il envisage concrètement de mener le projet sans la France, confiant même réfléchir à se rapprocher de la Suède ou du Royaume-Uni.

Pierre Lann avec AFP