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"Il faut que les meilleurs dirigent": le patron de Dassault Aviation répond à l'Allemagne qui se plaint des industriels français dans le projet Scaf

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Emmanuel Macron et Friedrich Merz ont convenu de décider de l'avenir de leur collaboration au sein de ce projet d'avion de combat d'ici la fin de l'année.

Éric Trappier, le patron de Dassault Aviation, a répondu aux responsables politiques allemands ce mercredi 27 août sur le plateau de BFM Business, alors que Berlin reproche à l'industrie française de bloquer la prochaine phase de développement du projet d'aviation de combat du futur (Scaf).

"Si on veut demain avoir un matériel performant, à un budget optimal, il faut que les compétences soient mises devant. D'autres diraient qu'il faut que les best athletes (les meilleurs, ndlr) dirigent", a indiqué Éric Trappier.

"Ce n'est pas à moi de dire que je suis le best athlete. Je dis que, naturellement, si je prends l'exemple du Rafale, c'est quand même le meilleur avion de combat construit en Europe", a-t-il déclaré.

Le patron de Dassault Aviation a ajouté "faire sa part du travail" et que "l'on verra" s'il peut y avoir une porte de sortie dans ce projet porté par la France, l'Allemagne et l'Espagne.

Avenir du Scaf en suspens

Emmanuel Macron et Friedrich Merz ont convenu de décider de l'avenir de leur collaboration au sein du projet d'avion de combat du futur (Scaf) d'ici la fin de l'année, a déclaré le chancelier allemand ce mercredi.

"J'espère que nous trouverons une solution car nous devons développer un nouvel avion de combat en Europe", juge Friedrich Merz.

Le président français doit recevoir jeudi le chancelier allemand dans sa résidence d'été du fort de Brégançon, dans le Var. Des discussions se tiendront à Toulon vendredi.

Une source au sein de l'industrie de la défense a déclaré le mois dernier à Reuters que la France avait fait savoir à l'Allemagne qu'elle souhaitait obtenir une participation d'environ 80% dans le projet.

Le projet Scaf, dont le coût est estimé à plus de 100 milliards d'euros, a connu des retards et est victime de querelles intestines sur le partage des tâches et les droits de propriété intellectuelle entre la France et l'Allemagne, ainsi qu'entre leurs industries nationales respectives.

Pas de confirmation sur la commande indienne

Interrogé sur le sujet des ventes de Rafale à l'Inde, Éric Trappier n'a pas confirmé l'existence d'un nouveau contrat. Selon La Tribune, New Delhi a demandé par courrier à Dassault Aviation d'évaluer le montant d'un contrat pour une éventuelle commande allant de 40 à 114 aéronefs supplémentaires.

"Je suis prudent, nous connaissons bien l'Inde depuis 1953, on travaille, on est patient, on bâtit une confiance", a indiqué le patron français.

"On sait qu'on s'est inscrit sur le long terme, nous espérons pouvoir dans les mois et les années à venir vendre plus de Rafale à l'Inde", a poursuivi Éric Trappier.

P.L