Le PDG de KNDS France, qui fabrique des blindés et des systèmes d'artillerie pour les armées, quitte ses fonctions

L'usine d'armement KNDS à Bourges, le 21 mars 2025 dans le Cher - JEAN-FRANCOIS MONIER © 2019 AFP
Le groupe franco-allemand KNDS, fournisseur clé d'artillerie et de blindés à l'Ukraine, a annoncé vendredi le départ de Nicolas Chamussy, patron de sa branche française "à compter du 30 septembre".
En attendant la nomination d'un successeur, Nicolas Million, directeur financier de KNDS France, assumera le rôle de directeur exécutif intérimaire, précise le groupe dans un communiqué.
Le directeur exécutif de KNDS Jean-Paul Alary, qui a pris ses fonctions en avril, remercie dans le communiqué le dirigeant sortant "pour son engagement et sa contribution significative au développement du groupe".
Nicolas Chamussy qui est également président du Gicat (groupement des industries de défense terrestre) dirigeait la branche française de KNDS (ex-Nexter) depuis 2021.
Entrée en bourse et intégration franco-allemande
Ce départ intervient alors que KNDS vise une entrée en Bourse en 2026 et veut accélérer son développement face à la concurrence de Rheinmetall, géant allemand adossé au gouvernement fédéral, tout en conciliant les divergences internes d'un groupe encore scindé entre ses deux piliers, français et allemand, loin d'être pleinement intégrés.
Créé en 2015 par la fusion du Français Nexter, alors détenu par l'État, et de l'Allemand KMW, propriété de la famille Bode-Wegmann, KNDS a vocation à consolider l'industrie européenne de défense terrestre face à la concurrence américaine (General Dynamics/GDLS) et à la croissance de Rheinmetall.
Malgré la parité juridique, KNDS souffre d'un déséquilibre industriel, la branche allemande restant plus puissante en volume et en réseau d'export.
En 2024, les prises de commande du groupe ont bondi de 44% à 11,2 milliards d'euros par rapport à 2023, et son chiffre d'affaires s'est établi à 3,8 milliards d'euros, en hausse de 15%.
Nicolas Chamussy a notamment à son actif la montée en cadence des canons Caesar depuis le début de la guerre en Ukraine: en France, leur taux de production a été triplé depuis 2022, de 2 unités par mois à 6.
Il s'est positionné sur des projets structurants comme l'acquisition en cours des activités défense de Texelis, spécialiste français des systèmes de mobilité, maillon critique de la chaîne de valeur du blindé moderne.