Budget doublé, indépendance militaire... Ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron aux armées

Le président de la République a adressé son traditionnel discours aux armées ce dimanche 13 juillet, la veille de la fête nationale. Emmanuel Macron a notamment affirmé que le budget de la Défense va atteindre 64 milliards d'euros dès 2027, contre 2030 initialement.
À l'Hôtel de Brienne, le chef de l'État a d'abord dressé un bilan parfois alarmiste alors qu'il observe "un moment de bascule" dans lequel "jamais la liberté n'avait été si menacée depuis 1945". Pour le président, "nous replongeons dans des années où l'Histoire se fait".
Augmentation de l'effort de défense
Cette notion de menace des libertés a pris un poids essentiel dans ce discours qui a duré 36 minutes. Emmanuel Macron a notamment déploré une espérance de paix "anéantie" en Europe, au Moyen-Orient ou en Afrique. "La liberté de notre Europe est mise en danger par l'invasion de l'Ukraine, l'incertitude causée par les États-Unis."
Face à "tous ces risques qui pèsent sur notre liberté", de la "menace particulière que représente le terrorisme", à "l'hybridité croissante des conflits", la "permanence d'une menace russe aux frontières de l'Europe" et "la course technologique qui se joue en parallèle", Emmanuel Macron souhaite ainsi augmenter l'effort de défense.
Dans ce contexte, le chef d'État a annoncé un effort budgétaire pour tous. "Nous, Européens, devons désormais assurer notre sécurité nous-mêmes." Cet effort "nouveau et historique" passe par l'accélération de la hausse du budget alloué à la Défense. De 32 milliards d'euros en 2017, il devait être doublé pour atteindre 64 milliards d'euros en 2030. Finalement, cette échéance a été raccourcie à 2027, avec un effort de 3,5 milliards en 2026 et 3 milliards en 2027, a-t-il annoncé.
Des annonces sur le financement dès mercredi
Pour Emmanuel Macron, cet "effort" est "proportionné, crédible, indispensable, juste ce qu'il nous faut". Le Premier ministre, François Bayrou, devra annoncer "comment le financer", ce mardi 15 juillet. En préambule, le chef d'État a insisté sur le refus de "passer par l'endettement".
Cet "effort" sera financé par "plus d'activité et plus de production", a-t-il poursuivi. "L'effort de toute la nation. Un effort ponctuel de tous, il faut que nous dépensions plus pour notre défense et que chacun prenne sa part dans cet investissement."
Ces ressources supplémentaires doivent selon lui aider à "combler nos zones de fragilité": stocks de munitions, "armes de saturation et armes de précision", drones, "capacités spatiales", mais aussi les "équipements nécessaires au quotidien pour que les opérations soient menées".
Ces fonds serviront également à renforcer les moyens de défense sol-air, de guerre électronique, dont la guerre en Ukraine a montré le rôle essentiel.
"Si notre liberté a un prix, le voici"
"Si notre liberté a un prix, le voici", a martelé Emmanuel Macron, retrouvant un ton grave en ajoutant: "Nous n'avons plus les dividendes de la paix dont nos parents avaient bénéficié."
Le président de la République appelle à un "indispensable sursaut". Ajoutant: "Soyons simple: pour être libre dans ce monde, il faut être craint. Pour être craint, il faut être puissant. La nation doit être plus forte. Chacun doit être à son poste de combat."
Le président s'est également exprimé succinctement sur la réserve et la jeunesse, qui doit avoir "un nouveau cadre pour servir". Il a indiqué donner ses orientations à ce propos "à l'automne", citant notamment l'avenir du SNU et "l'organisation de la mobilisation de notre jeunesse".