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Défense

Bpifrance va lancer son placement défense pour les particuliers le 14 octobre: en attendant elle secoue les industriels pour qu'ils produisent plus

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Porter les dépenses militaires à 3,5% du PIB d'ici 2035 suppose une forte hausse de la production et des investissements, alerte la banque publique d'investissement qui identifie des "défis" importants.

Bpifrance espère secouer les entreprises françaises de la défense. Sa dernière étude "vise une prise de conscience stratégique" sur l'ampleur de l'effort à fournir. La volonté des pays membres de l'Otan de consacrer 3,5% de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires d'ici 2035 nécessite une hausse importante de la production en France, prévient la banque publique d'investissement dans cette étude publiée mercredi 8 octobre. Celle-ci estime "qu'il faudra un engagement plus marqué de l'écosystème".

Pour tenir l'objectif, elle estime d'abord le besoin de financement à 15 milliards d'euros, "dont 5 milliards d'euros de fonds propres et 10 milliards d'euros de dettes". Il faudra également tenir la cadence. Le chiffre d'affaires des entreprises françaises du secteur doit augmenter de 31 milliards d'euros d'ici 2030, soit une croissance de 7,6% par an, pour atteindre un total de 84 milliards d'euros.

"C'est plus que la croissance de la production des entreprises industrielles de défense depuis la guerre en Ukraine (5,5%) et que la croissance projetée des entreprises" opérant dans la défense du panel Bpifrance Le Lab (3%), a indiqué Bpifrance Le Lab dans un communiqué.

Les besoins de production augmenteraient ensuite jusqu'à 117 milliards d'euros en 2035, tant pour équiper les forces armées françaises qu'en prises de commandes à l'export.

Le secteur de la défense attire. "Près d'une entreprise extérieure à la défense sur deux (43 %) veut s'y développer, soit par opportunité de développement (entreprises issues de secteurs porteurs comme l'aéronautique, le spatial ou l'optique), soit par contrainte (en particulier dans les secteurs de la chimie, de l'automobile, et de la métallurgie)", note Bpifrance.

Bientôt un fonds Défense

Mais la banque publique d'investissement identifie des fragilités "de nature à compromettre l'effort de défense à terme, dans le cadre d'une montée en cadence à marche forcée". Bpifrance fait particulièrement référence aux relations tendues qu'entretiennent les sous-traitants avec leurs donneurs d'ordre. Celles-ci se matérialisent par une "pression excessive sur les marges", dans un contexte où plus d'un tiers des "entreprises coeur défense" manquent de trésorerie.

La banque publique d'investissement Bpifrance présentera le 14 octobre son fonds Défense. Ce fonds destiné aux particuliers avait été annoncé en mars avec l'objectif de collecter 450 millions d'euros, à l'occasion d'un colloque sur le financement de la défense organisé à Bercy avec investisseurs et entreprises du secteur.

L'étude de Bpifrance Le Lab a été menée auprès de 1.708 start-up, PME et ETI françaises dont 45% opèrent dans la défense (dont 25% qui sont les plus stratégiques du secteur) et 55% n'y sont pas présentes mais dont certaines souhaitent s'y développer.

P.La avec AFP