Commerzbank veut supprimer 10.000 emplois d'ici 2024 et fermer 340 filiales

L'État allemand pourrait se désengager rapidement de Commerzbank. - Boris Roessler - AFP
Commerzbank, deuxième banque allemande, a annoncé ce jeudi un projet de restructuration visant 1,4 milliard d'euros d'économies d'ici 2024 avec la suppression de 10.000 emplois équivalent temps plein et la fermeture de près de la moitié de ses filiales allemandes.
"Les coûts seront abaissés et la profitabilité augmentée de manière significative" grâce à ce plan pré-soumis par le directoire au conseil d'administration, qui doit désormais l'approuver lors d'une réunion extraordinaire le 3 février, a précisé Commerzbank dans un communiqué.
La banque au logo jaune est détenue depuis la crise financière à près de 16% par l'Etat allemand. "Nous voulons assurer une bonne performance sur le long terme", a déclaré dans un communiqué Manfred Knof, nouveau patron depuis janvier dont la mission était de remettre l'établissement sur les bons rails. "Nos réductions sont très ambitieuses, mais nous feront tout le nécessaire pour y parvenir".
"Préférer la profitabilité à la croissance"
En Allemagne, où un tiers du total des emplois seront supprimés, le réseau de filiales doit passer de 790 à 450 en parallèle d'un investissement de 1,7 milliard d'euros dans l'offre numérique. Les revenus devraient rester stable et les coûts baisser de 20% d'ici 2024 grâce à la restructuration, qui coûtera 1,8 milliard d'euros au total, dont 900 millions restent à provisionner en 2021 après 800 millions mis de côté en 2020 et 100 millions en 2019.
"La banque va désormais préférer la profitabilité à la croissance", selon le communiqué. Le groupe, déjà mal-en-point avant la pandémie, comptait 39.600 employés à fin septembre 2020 et a dit en novembre qu'une perte nette était à prévoir pour l'année 2020, la première depuis 2009.
Début janvier, le groupe avait annoncé une dépréciation d'environ 1,5 milliard d'euros qui devrait concerner la filiale polonaise MBank et amputer également son résultat. La banque a aussi été secouée par la démission en juillet de l'ancien patron Martin Zielke, après avoir essuyé de vives critiques de fonds d'actionnaires sur les piètres performances de la banque à savoir sa mauvaise rentabilité et le cours de son action en bourse. A la Bourse de Francfort, le titre prenait 5,43% à 5,71 euros dans un MDax des valeurs moyennes en petite hausse de 0,36%.