"Carmat, on n'y a jamais cru": le patron de Bpirance lâche le fabricant français de cœur artificiel, désormais au bord du gouffre

Bpifrance ne sauvera pas le soldat Carmat. Fin juin, le fabricant français d'un cœur artificiel destiné à des malades souffrant d'insuffisance cardiaque sévère a annoncé être en cessation de paiement et a demandé l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire.
Investisseur de la startup, Bpifrance ne remettra pas au pot. Pire, sur BFM Business, Nicolas Dufourcq, directeur général de l'établissement public assume un mauvais choix.
"C'est malheureux, mais Carmat, on n'y a jamais cru", lâche-t-il.
"Parce que le cœur est tros gros, parce que la taille du marché était complètement surestimée et parce qu'il y avait quelque chose qui poussait Carmat qui était cette idée d'un 'Concorde français' (une innovation de rupture mais sans marché, ndlr) qui n'est jamais très bonne pour les investisseurs", explique-t-il. "Cela permet de dire quel est notre métier, c'est aussi beaucoup de dire 'non' même quand c'est super sympa."
Carmat souhaite un redressement judiciaire
Créée en 2008, la société avait expliqué devoir rassembler au moins 3,5 millions d'euros d'ici au 30 juin, ainsi qu'environ 20 millions d'euros d'ici la fin de l'année. Elle avait lancé une campagne de dons pour assurer la poursuite de ses activités.
"Malgré la poursuite de ses efforts, la société n'est pas parvenue à ce stade à sécuriser un tel complément de trésorerie ni de nouveaux financements", indique Carmat qui "continue d'explorer toutes les options qui permettraient la poursuite de ses activités".
L'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire constituerait, selon elle, "le cadre le plus approprié pour faciliter cette poursuite".
La société avait notamment suspendu volontairement les implantations entre fin 2021 et octobre 2022 pour apporter des améliorations au dispositif à la suite de dysfonctionnements qui avaient coûté la vie à deux patients.