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"C'est sans précédent": comment l'intelligence artificielle "génère" de nouveaux milliardaires à un rythme record

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Selon CB Insights, on compte aujourd'hui près de 500 licornes liées à l'IA, c'est-à-dire des entreprises du secteur valorisées à 1 milliard de dollars ou plus. Une centaine d'entre elles ont été fondées au cours des deux dernières années.

"En remontant plus de 100 ans d'histoire, nous n'avons jamais vu de richesses créées à une telle ampleur et à une telle vitesse, c'est sans précédent", indique à CNBC, Andrew McAfee, chercheur principal au MIT. En effet, selon nos confrères, les start-up liées à l'intelligence artificielle génèrent la plus grande vague de création de richesses de l'histoire récente. Cette année, les levées de fonds à succès d'Anthropic, Safe Superintelligence, OpenAI, Anysphere et d'autres start-up ont créé d'immenses fortunes et propulsé les valorisations à des niveaux records.

Selon CB Insights, on compte aujourd'hui 498 licornes liées à l'IA, c'est-à-dire des entreprises privées du secteur valorisées à 1 milliard de dollars ou plus, pour une valeur combinée de 2.700 milliards de dollars. Une centaine d'entre elles ont été fondées il y a moins de deux ans. Selon le spécialiste, plus de 1.300 start-up d'IA valorisées à plus de 100 millions de dollars sont recensées.

Quatre géants du secteur ont créé au moins 15 milliardaires

Entre la flambée des cours des actions de Nvidia, Meta, Microsoft et d'autres entreprises de l'IA cotées en bourse, les constructeurs des data centers et autres infrastructures ainsi que les rémunérations colossales des ingénieurs en IA, l'intelligence artificielle permet à de nombreuses personnes de s'enrichir.

Une nouvelle génération de milliardaires émerge, avec des valorisations fulgurantes. En mars, Bloomberg estimait que quatre des plus grandes entreprises privées d'IA avaient créé au moins 15 milliardaires pour une fortune nette totale de 38 milliards de dollars. Entre-temps, une dizaine de start-up du secteur ont accédé au statut de licorne. Exemple avec Mira Murati qui a quitté OpenAI en septembre dernier et lancé Thinking Machines Lab en février. En juillet, elle a levé pas moins de 2 milliards de dollars lors d'un tour de table historique, valorisant l'entreprise à 12 milliards de dollars.

Actuellement en pourparlers pour lever 5 milliards de dollars, Anthropic AI est valorisée à 170 milliards de dollars, soit près de trois fois sa valorisation de mars. Son PDG, Dario Amodei, et ses six autres fondateurs sont désormais probablement multimilliardaires. De son côté, Anysphere a été valorisée à près de 10 milliards de dollars lors d'une levée de fonds en juin. Quelques semaines plus tard, une nouvelle valorisation de l'entreprise oscillait entre 18 et 20 milliards de dollars, faisant probablement de son jeune fondateur et PDG Michael Truell un milliardaire.

Une forte concentration à San Francisco

Reste que l'essor de l'IA se concentre principalement dans la région de la Baie de San Francisco, rappelant l'ère des dot.com. Selon l'entreprise New World Wealth et le cabinet de conseil britannique Henley & Partners, San Francisco compte désormais plus de milliardaires que New York : 82 contre 66 pour la Grosse Pomme. La population millionnaire de la Baie de San Francisco a doublé au cours de la dernière décennie quand sa croissance s'est limitée à 45 % à New York.

Selon Sotheby’s International Realty, San Francisco a enregistré l’an dernier plus de ventes de maisons de plus de 20 millions de dollars qu’au cours de toute autre année de l’histoire. La hausse des loyers, des prix de l’immobilier et de la demande dans la ville, attribuée en grande partie à l’IA, marque un net revirement pour une ville confrontée à de lourdes difficultés il y a quelques années à peine. "La concentration géographique de cette vague d’IA est stupéfiante", explique Andrew McAfee, également codirecteur de l’Initiative sur l’économie numérique du MIT.

"Les personnes qui savent fonder, financer et développer des entreprises technologiques sont là. J’entends dire depuis 25 ans : 'C’est la fin de la Silicon Valley' ou qu’un autre endroit est 'la nouvelle Silicon Valley'. Mais la Silicon Valley reste la Silicon Valley."
Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business