"Attention à la surenchère": le Medef appelle à une "riposte graduée" face aux droits de douane américains

Le président du Medef, Patrick Martin, le 18 janvier 2024 à Matignon (photo d'illustration). - JULIEN DE ROSA / AFP
Le président du Medef, Patrick Martin, a estimé que si "l'Europe doit parler d'une seule voix" face aux nouveaux droits de douane décidés mercredi par Donald Trump, il fallait faire "attention à la surenchère", dans un entretien à Ouest France publié ce samedi soir.
"L'Europe doit bien sûr parler d'une seule voix. Elle a besoin d'être ferme, réactive sans insulter l'avenir. Attention à la surenchère. La riposte a besoin d'être graduée", a estimé Patrick Martin.
"La France et l'Europe doivent, en parallèle, mettre en place des mesures de soutien aux secteurs impactés et plus largement accélérer leur stratégie de compétitivité et de diversification. Nous devons aussi aller chercher d'autres marchés d'export en Amérique du Sud, au Canada, en Asie...", a poursuivi le patron du Medef. Toutefois selon lui, si "les mesures annoncées par Donald Trump sont d'une extrême gravité pour l'économie européenne, et très probablement pour l'économie américaine elle-même", "ce n'est pas la fin de l'histoire" car "les Américains (sont) très pragmatiques".
Dépenses publiques
Interrogé sur la lettre adressée par l'ambassade américaine aux grandes entreprises leur demandant de mettre fin à leur politique de discrimination positive, il a répondu "il faut d'abord essayer de comprendre le sens de cette lettre". "Certaines grandes entreprises qui travaillent aux États-Unis ne l'ont pas reçue (...) Le décret mentionné a-t-il une portée extraterritoriale ? S'applique-t-il aux seuls prestataires de l'ambassade ou à toutes les filiales présentes aux États-Unis, ou aux groupes dans leur ensemble", s'est-il demandé.
"Quoi qu'il en soit, cela s'ajoute au regrettable durcissement des relations commerciales que l'on observe depuis le 20 janvier" a ajouté le patron de l'organisation patronale.
Il a également estimé que dans ce contexte, l'urgence pour la France était "d'abaisser de manière très volontariste nos dépenses publiques". "Nous sommes recordman du monde des dépenses publiques avec en regard des performances médiocres en termes d'emploi, de croissance, de balance commerciale et d'efficience des dépenses publiques et donc des dépenses sociales. La pression financière est telle que nous ne pouvons plus nous dérober", a-t-il martelé.