La pluie a perturbé la production de melons français (et fait baisser les prix)

Comme chaque année, l'incontournable melon s'invite sur les tables estivales. Pour l'heure, la saison s'annonce néanmoins mitigée pour la production française, chahutée par les pluies excessives des derniers mois. Selon les estimations du ministère de l'Agriculture, la France devrait produire 280.500 tonnes de melons en 2024, un chiffre en baisse de 10% par rapport à l'année précédente. Un peu plus de 320.000 tonnes de melons avaient été ramassées sur le sol français en 2023.
À l'image des céréales, dont la récolte de blé tendre pourrait être l'une des plus faibles des quarante dernières années, les cultures de melons ont souffert des mauvaises conditions météorologiques sur la saison. Les pluies excessives, le manque d'ensoleillement et les basses températures du printemps ont perturbé la pollinisation, la croissance des plantes et la nouaison (c'est-à-dire le début du développement du jeune fruit), de même qu'accru la propagation des maladies.
En conséquence, les rendements des cultures sont moindres d'une année à l'autre sur les trois principaux bassins* de production français – s'y ajoute aussi une petite diminution des surfaces cultivées (-2% par rapport à 2023). Pour le melon tricolore, dont la pleine saison court du mois de juillet au mois de septembre, l'année n'est pas totalement catastrophique. Si l'on compare à la moyenne des cinq années précédentes, la production y reste encore légèrement supérieure (+1%) en 2024.
Des prix à la baisse
Les prix, eux, n'ont pas encore gonflé malgré l'offre réduite. Et ils ont même désenflé jusqu'à présent. La consommation du melon est étroitement liée à la météo et à son statut de star de l'été: s'il pleut, les Français le boudent. Conséquence de la météo morose, la demande a été freinée au début de la saison. Mais le retour durable du soleil et des fortes chaleurs depuis le début du mois d'août, en plein coeur des grandes vacances, devrait probablement relancer les ventes de melons.
Selon les données de FranceAgriMer, un melon charentais jaune (la variété la plus cultivée en France) de 600-780 grammes se vendait 1,39 euros en moyenne dans la grande distribution au 1er août 2024, contre 1,71 euros au 27 juillet 2023. Pour le melon de 750-1250 grammes, il fallait débourser 1,92 euros en moyenne, contre 2,12 euros un an plus tôt. Du côté du melon charentais issu de l'agriculture biologique, on comptait 3,18 euros en moyenne contre 3,66 euros une année en arrière.
*Trois bassins couvrent 90% de la production française de melons, selon les données 2023 du ministère de l'Agriculture. Au sud du pays, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'ex-région Languedoc-Roussillon s'approprient un peu plus de la moitié (51%) de la production tricolore. Elles sont suivies au coude-à-coude par l'ex-région Midi-Pyrénées (20%) et l'ouest de l'Hexagone avec la région des Pays-de-la-Loire et l'ex-région Poitou-Charentes (19%).