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"Il y a encore un petit espoir": à 48 heures du couperet, les vins et spiritueux français croient encore pouvoir échapper aux droits de douane de Trump

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Les nouveaux droits de douane américains de 15% à l'encontre des exportations européennes prendront effet au 7 août. La filière française des vins et spiritueux espère encore décrocher une exemption.

La filière française des vins et spiritueux espère encore échapper aux 15% de droits de douane imposés par les États-Unis sur les produits européens, et qui doivent entrer en vigueur jeudi, a déclaré ce mardi le président de la fédération des professionnels du secteur. "On est encore à 48 heures d'une décision et on n'a pas perdu espoir que les vins et les spiritueux puissent être exemptés", a déclaré Gabriel Picard, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) français, sur France Inter.

"Les discussions continuent, à l'heure qu'il est, entre la Commission européenne et les États-Unis", a précisé Gabriel Picard, ajoutant que "tant qu'on n'est pas allés au bout de ce qu'on peut faire [...], on considère qu'il y a encore un petit espoir".
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Donald Trump a signé jeudi le décret fixant le montant des droits de douane à 15% pour l'Union européenne. Ces nouvelles taxes prendront effet le 7 août, afin de permettre aux douanes de s'organiser pour leur collecte. Le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, avait affirmé lors d'une interview diffusée dimanche, que ces nouveaux droits de douane sont "quasiment définitifs" et ne devraient pas faire l'objet de négociations dans l'immédiat.

"25% de perte de volume"

Gabriel Picard, cependant, se veut optimiste. "Ce que l'on sait, c'est que les discussions continuent, que la Commission européenne continue de discuter âprement avec ses homologues américains. Et effectivement, même si on a peu de signaux aujourd'hui, on en a quelques-uns", a-t-il assuré.

"Nos amis américains de la filière des vins et spiritueux sont complètement alignés avec nous et se battent avec nous contre ces tarifs (douaniers)", a-t-il encore déclaré, soulignant "que pour un dollar de vin ou de spiritueux importés aux États-Unis, il y a cinq dollars de chiffre d'affaires qui est fait aux États-Unis. Donc pour eux, l'enjeu, il est cinq fois plus important que pour nous".

La filière s'inquiète des conséquences si ces droits de douane sont maintenus, et alors que la force de l'euro par rapport au dollar renchérit également le coût de leurs produits à l'exportation. "15% de hausse de droits de douane plus 15% de variation de taux de change, ça veut dire 30% de hausse de prix sur le marché américain. C'est peu ou prou 25% de perte de volume sur ce marché", a ainsi averti Gabriel Picard, soulignant que le marché américain est leur "premier client à l'export".

J. Br. avec AFP