Boeing 737 Max et NG: quand les pédales ne répondent plus

Encore des ennuis en perspective pour Boeing et son 737. Une enquête du National Transportation Safety Board (NTSB) avance que de nombreux 737 Max et NG sont potentiellement touchés par un dysfonctionnement d'une commande de palonnier fabriquée par Collins Aerospace, dysfonctionnement qui a pour conséquence un blocage du système de contrôle du gouvernail.
Rappel des faits. En février dernier, un Boeing 737-8 MAX de United Airlines, entre Nassau (Bahamas) et Newark (Etats-Unis) avec 155 passagers à bord atterrit sur la piste 04R de Newark lorsque, lors du roulage, les pédales de gouvernail sont restées bloquées en position neutre.
À l'atterrissage, l'actionnement de ces pédales permet à l'appareil de rester en ligne avec la piste. Le pilote a alors utilisé le volant de direction du train avant pour maintenir l'avion sur l'axe pour achever l'atterrissage.
Dans le même temps, le commandant de bord a demandé au copilote de vérifier ses pédales de direction: elles étaient bloquées elles aussi. Mais peu de temps après l'atterrissage, il est apparu que les pédales de direction fonctionnaient à nouveau.
Traces d'humidité
L'avion a évidemment été retiré du service pour inspection. L'appareil a subi un vol d'essai le lendemain au cours duquel l'anomalie a été reproduite. Le NTSB a alors été informé du problème et une enquête sur l'incident a été ouverte.
Le dépannage et l'inspection du système de commande de la gouverne de direction après l'incident n'ont révélé aucun dysfonctionnement évident du système, explique dans un premier temps le NTSB. En février dernier, de nouveaux tests sont menés.
Le 27 septembre, le NTSB a donc émis des recommandations de sécurité urgentes indiquant que plus de 353 actionneurs de gouvernail seraient concernés sur des 737 Max et NG.
Et d'expliquer que les enquêteurs ont alors trouvé des traces d'humidité dans les actionneurs qui ont échoué aux tests. Collins Aerospace a ensuite déterminé qu'un roulement scellé avait été mal assemblé pendant la production des actionneurs, ce qui rendait le côté non scellé plus sensible à l'humidité qui peut geler et limiter le mouvement du système de gouvernail.
Les compagnies devront-elles immobiliser les appareils concernés pour inspection? Le NTSB doit se prononcer sur la question. De quoi ajouter une nouvelle ligne à la longue liste de problèmes techniques qui touchent les 737 de l'avionneur américain dans la tourmente.