Sur les parvis de gares, les cheminots de la CGT aident la SNCF à recruter

"Cheminot, pourquoi pas vous?". C’est un stand peu habituel qui a pris place mardi devant la gare de Bordeaux Saint-Jean. A l’initiative de la CGT Cheminots, un bureau d’embauche a été érigé sur le parvis pour permettre à ceux qui souhaiteraient rejoindre les rangs de la SNCF d’y déposer leur CV.
Ce bureau n’est pas le premier du genre. Ces derniers mois, les antennes locales de la CGT Cheminots ont organisé des initiatives semblables à Toulouse, Carcassonne ou Châlons-en-Champagne. Car la SNCF manque de bras dans la plupart de ses services. Aiguilleur, conducteur de train, commercial… Plus de 1100 postes sont à pourvoir au niveau national sur le site de la compagnie ferroviaire qui peine malgré tout à trouver des volontaires.
"La direction nous dit qu’elle souhaite recruter mais qu’elle n’y arrive pas. Nous, on a dû mal à y croire, vu le niveau du chômage en France. Donc nous avons décidé de mettre en place un bureau d’embauche pour pouvoir récolter des CV et les envoyer à la direction régionale de la SNCF le 6 avril", explique à BFM Business Sophie Tardieux, agent commercial et déléguée syndicale à la CGT Cheminots de Bordeaux. L’initiative a aussi pour "objectif d’aider et accompagner les privés d’emploi, les jeunes, les étudiants ou toutes personnes intéressées à postuler à la SNCF", souligne le syndicat dans un communiqué.
Perte d'attractivité
Avec une quarantaine de CV récoltés en une journée et d’autres qui continuent à affluer sur la boîte mail mis en place pour l’occasion (bureau.embauche.cgt.bxgare@gmail.com), les résultats de l’opération initiée par la CGT sont prometteurs. Sans doute est-il plus facile d’attirer des candidats par ce biais, en entrant directement en contact avec des cheminots :
"Le bureau d’embauche, c’est aussi pour présenter nos métiers. L’approche est beaucoup plus simple. C’est peut-être plus facile de présenter son CV à des cheminots plutôt qu’à un service de ressources humaines", observe Sophie Tardieux.
Elle ne nie pas pour autant la perte d’attractivité dont est victime la profession, notamment depuis la suppression en 2020 de l’embauche au statut de cheminot pour les nouveaux entrants. A tel point que recruter est désormais devenu "une urgence", selon la CGT Cheminots de Bordeaux. Car le manque de personnel affecte directement les conditions de travail des cheminots en poste: "Ce sont les collègues qui bossent qui en pâtissent", confirme Sophie Tardieux.