Secrétaire, aide à domicile… Ces professions mal payées exercées presque exclusivement par des femmes

Certains métiers sont majoritairement féminins et cette "ségrégation professionnelle" n'est pas sans effet sur le salaire des femmes.

Une conductrice routière, une maçonne… Les femmes dans ces métiers souvent masculins existent mais elles sont rares. De même, les hommes sont moins souvent caissier, aide-soignant ou secrétaire. Ces différences sont le fruit de stéréotypes et d'une éducation genrée, qui orientent différemment les filles et les garçons.

Les femmes sont ainsi surreprésentées dans certaines professions, selon une étude de l'Insee publiée ce mardi 4 mars. 4,5% des salariées du privé travaillent en tant que secrétaires, un métier presque exclusivement féminin (95% des secrétaires sont des femmes).

D'autres métiers comptent une écrasante majorité de femmes: 94% chez les aides à domicile, 90% chez les aides-soignantes, 88% chez les infirmières, 85% chez les caissières…

À l'inverse, d'autres professions sont plus souvent exercées par les hommes. Ainsi près de 3,5% des hommes salariés du privé sont conducteurs routiers, un métier à 97% masculin. De même, on compte 88% d'hommes parmi les agents de sécurité, 74% parmi les ingénieurs en informatique, 89% parmi les ouvriers qualifiés de la manutention. Le record revient au métier de maçon, à 99,4% masculin.

Les femmes aux métiers les moins bien payés

Ainsi, les hommes et les femmes n'exercent pas toujours les mêmes métiers et ne travaillent pas dans les mêmes entreprises ou les mêmes secteurs. Mais est-ce vraiment grave? Au-delà des aspirations professionnelles bridées et du manque de mixité, cette "ségrégation professionnelle" décrite par l'Insee est souvent néfaste pour les femmes.

Elle a une forte incidence sur leur salaire, car elles exercent plus souvent des emplois moins bien rémunérés. Les femmes ont beau occuper 42% des emplois dans le secteur privé (en équivalent temps plein), selon l'Insee, elles sont surreprésentées parmi les salariés à bas salaires (jusqu’à 54% pour des niveaux de salaire autour de 1.410 euros nets mensuels).

À l'inverse, à mesure que l’on va vers les hauts salaires, elles disparaissent petit à petit. Les femmes ne représentent plus que 34% des effectifs parmi les 10% des salariés les mieux rémunérés. Parmi les 1% les mieux payés, leur part se réduit à 24%.

"Une part substantielle de l’écart de salaire net moyen en équivalent temps plein entre les femmes et les hommes est ainsi directement liée aux inégalités d’accès aux plus hauts salaires", explique ainsi l'Insee.

Marine Cardot