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Emploi

Pourquoi les femmes travailleront "gratuitement" à partir du 10 novembre à 11h31

Les femmes sont payées en moyenne 22% de moins que les hommes

Les femmes sont payées en moyenne 22% de moins que les hommes - PIERRE-OSCAR BRUNET

Selon le décompte symbolique réalisé chaque année par "Les Glorieuses", les femmes travailleront gratuitement à partir du 10 novembre à cause des inégalités salariales.

Tout travail mérite salaire. Mais à partir du 10 novembre à 11h31 et 22 secondes, les femmes travailleront gratuitement*. Ce décompte symbolique est réalisé par la newsletter Les Glorieuses dans le but d'alerter sur les inégalités salariales entre les hommes et les femmes. À l'inverse, si les femmes gagnaient autant que les hommes, elles seraient logiquement payées jusqu’au 31 décembre.

Cette façon de présenter les inégalités salariales est une manière pour la newsletter féministe d'illustrer l'écart salarial entre les hommes et les femmes de manière percutante. Chaque année depuis 2016, Les Glorieuses communiquent sur cette date et en font même un hashtag.

Par rapport à l'an dernier, la situation s'est très légèrement améliorée. Les femmes ont en effet gagné deux jours, puisqu'en 2024 la date à laquelle elles devaient théoriquement s’arrêter de travailler du fait des inégalités salariales était le 8 novembre.

"La transparence empêche les employeurs de favoriser les hommes"

Selon les dernières données de l’INSEE, les femmes gagnent en moyenne 14,2% de moins que les hommes à temps de travail égal.

"Derrière cette moyenne se cachent des disparités fortes: métiers à prédominance féminine moins valorisés, plafond de verre, sous-représentation dans les postes de direction, ou encore charge parentale inégalement répartie", développe la newsletter Les Glorieuses.

Dans son communiqué, le média dirigé par l'économiste Rebecca Amsellem, propose des solutions pour réduire cet écart salarial, et plaide notamment pour plus de transparence salariale dans les entreprises. "La transparence permet aux employées de connaître leur juste rémunération et empêche les employeurs de favoriser les hommes", plaide le communiqué.

Une directive européenne sur le sujet doit d'ailleurs être transposée en droit français d'ici juin 2026. Les entreprises de plus de 100 salariés devront publier l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes, et le corriger s'il est injustifié et supérieur à 5%. Elle prévoit aussi la possibilité pour les salariés de recevoir des informations sur les niveaux de rémunérations moyens, par sexe et par catégorie de travailleurs accomplissant un travail de même valeur.

Revaloriser les métiers à prédominance féminine

Les Glorieuses suggèrent aussi de conditionner les aides publiques et les marchés publics aux entreprises qui respectent l'égalité salariale. "C’est une mesure à coût zéro, déjà recommandée par le Haut Conseil à l’Égalité femmes-hommes", argue la newsletter. Elle plaide également pour une revalroisation des métiers à prédominance féminine. "Les femmes représentent 90% des infirmières, 87% des sages-femmes et 65% du corps enseignant.

"Ces professions — essentielles pour notre cohésion sociale — sont aussi parmi les moins bien rémunérées."

Enfin, et parce que l'écart salarial se creuse encore plus à l'arrivée du 1er enfant, elle propose d'instaurer un congé parental équivalent pour les deux parents afin de "lutter contre les stéréotypes et favoriser une réelle égalité professionnelle".

* Si les femmes étaient rémunérées au même taux horaire que les hommes tout en conservant leur revenu annuel actuel, elles cesseraient symboliquement d’être payées le lundi 10 novembre à 11h31 et 22 secondes.

Marine Cardot