INFOGRAPHIE. À combien s'élèvent vraiment les salaires des professeurs des écoles, collèges et lycées?

En cette rentrée des classes, les élèves et professeurs reprennent le chemin de l'école dans un contexte d'incertitude budgétaire suspendu au renversement probable du gouvernement de François Bayrou. Alors que les professeurs sont particulièrement inquiets des mesures défendues par le Premier ministre, et notamment le gel de leurs rémunérations, le ministère de l'Éducation nationale a récemment publié une note d'analyse de l'évolution du salaire net moyen par corps d'enseignants.
Ainsi en 2023 en moyenne, tous corps enseignant confondus, les professeurs gagnaient 2.920 euros net par mois. Une moyenne qui masque de sensibles disparités d'un corps enseignant à l'autre. Les professeurs des écoles sont sans surprise les moins bien payés, avec une rémunération mensuelle moyenne de 2.680 euros net. Suivent ensuite les professeurs certifiés, d'éducation physique et sportive (EPS) et de lycée professionnel avec respectivement 2.970 euros, 3.000 euros et 3.190 euros net par mois. Très loin devant, les professeurs agrégés et de chaire supérieure gagnaient en moyenne 3.930 euros net par mois.
Des primes qui varient d'un corps enseignant à l'autre
Pour expliquer ces écarts de rémunération, la note du ministère souligne que les professeurs des écoles perçoivent moins souvent de compléments de rémunération comme les primes pour les heures supplémentaires, par rapport à leurs collègues du secondaire.
En effet, la part des primes représentent seulement 12,6% du salaire brut versé aux enseignants du 1er degré contre 18,3% des professeurs du second degré. Par exemple, les professeurs des écoles ne touchaient que 420 euros de primes par mois et respectivement entre 650 et 670 euros pour les professeurs certifiés et ceux d'EPS.
Légère hausse de salaire de 1,6% en moyenne sur un an en euros constants
"En 2023, pour les enseignants rémunérés en 2022 et toujours présents en 2023, le relèvement du point d’indice et la revalorisation de diverses primes (en particulier les indemnités de suivi des élèves et la prime d’attractivité) ont permis une hausse du salaire moyen de 1,6% en euros constants", détaille la note du ministère. Après une hausse du point d'indice de 3,5% en juillet 2022, celui-ci a de nouveau progressé, mais moins fortement, à +1,5% au 1er juillet 2023.
Enfin, contrairement aux salariés du privé, les enseignants sont susceptibles de voir leur rémunération baisser d'une année sur l'autre. Si cela peut être liée à une réduction du temps de travail, la perte d'une prime qui était par exemple liée à un rôle de professeur principal qui était occupé l'année précédente et ne l'est plus l'année suivante a aussi une incidence sur la rémunération totale.
Ainsi, les enseignants du second degré sont plus nombreux que ceux du premier degré à subir des baisses de rémunération, de l'ordre de 1 à 5%, voire au-delà de 5%. Par exemple, en moyenne, entre 2022 et 2023, 20% des professeurs certifiés et d'EPS ont subi une perte de salaire de 1 à 5%, 12% ont vu leur rémunération baisser de plus de 5%. Les professeurs de lycée professionnel sont 21% à avoir vu leur salaire baisser de 1 à 5%, et 12% à subir une perte de plus de 5%. Quant aux professeurs des écoles dans le premier degré, ils sont 17% à avoir vu leur rémunération baisser de 1 à 5% et 8% à avoir subi une perte au-delà de 5%.