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Emploi

Les jeunes diplômées ont plus de difficultés à accéder au statut cadre que les hommes

Le salaire brut annuel médian déclaré par les femmes s’élève à 29.600 euros, contre 33.500 euros pour les hommes.

Le salaire brut annuel médian déclaré par les femmes s’élève à 29.600 euros, contre 33.500 euros pour les hommes. - Rawpixel- CC

Même avec un Bac+5, les femmes sont plus touchées par la précarité que les hommes, selon l'Apec. Deux ans après la fin de leurs études, elles sont davantage concernées par les CDD et le statut d'employé.

Qu'ils soient homme ou femme, les jeunes diplômés d'un Bac+5 s'insèrent facilement sur le marché du travail. Deux ans après l'obtention de leur diplôme, 90% sont en poste et 98% ont déjà eu une première expérience professionnelle, selon une étude de l'Apec portant sur 10.000 répondants. Mais les conditions d'emploi sont différentes en fonction des sexes: les femmes sont dans des situations plus précaires. Si 83% des hommes ont un CDI, seulement 70% des femmes en ont signé un. Elles sont plus nombreuses à avoir un CDD ou à être contractuelles (25% contre 14%).

Autre différence de taille: les femmes sont moins nombreuses à avoir le statut de cadre (60% contre 81%), elles sont en revanche plus nombreuses à avoir le statut d'agent de maîtrise (19% contre 10%) ou d'employée (21% contre 9%). L'association pour l'emploi des cadres a toutefois noté une diminution de ces écarts: la part de cadres parmi les jeunes femmes a progressé de 5 points par rapport aux jeunes diplômées de la promotion 2012, sans pour autant rattraper celle des hommes qui, elle, est demeurée stable.

Un même diplôme n'assure pas un emploi identique

Ces différences s'expliquent en partie par les cursus suivis par les femmes, qui sont dans des filières de formations moins valorisées. Elles sont par exemple plus nombreuses à avoir un master universitaire, un diplôme d’école de commerce, et à s'être spécialisées dans des disciplines telles que l’économie-droit-gestion, les lettres-langues, le commercial-marketing ou les ressources humaines qui offrent des débouchés professionnels moins favorables que les écoles d'ingénieur très prisées des hommes. Alors que les hommes se sont davantage tournés vers les diplômes d'ingénieur et des secteurs comme l'informatique et la R&D ou la production industrielle.

Mais preuve qu'il y a encore du chemin à faire pour atteindre l'égalité professionnelle, même en ayant une formation équivalente, les hommes décrochent plus facilement un CDI et le statut de cadre. Par exemple, 90% des hommes ayant un diplôme d'ingénieur en science technologique sont en CDI, et les femmes ne sont que 81%. Parmi les diplômés d'un master universitaire, l'écart entre les deux sexes est de 18 points! Et 81% ont le statut cadre pour seulement 59% des femmes.

Des inégalités qui se vérifient aussi dans le salaire

Le salaire est un autre marqueur d'inégalité. Le salaire brut annuel médian déclaré par les femmes s’élève à 29.600 euros, contre 33.500 euros pour les hommes. La proportion de femmes occupant un emploi dont le salaire brut annuel est inférieur à 25.000 euros est presque trois fois supérieure à celle des hommes. Et ces différences persistent à formation équivalente : les femmes touchent par exemple 10% de moins dans la filière droit économie gestion. L'écarte grimpe à 12% pour les titulaires d'un master universitaire dans ce domaine.

L'obligation toute nouvelle pour les entreprises de publier l'index d'égalité hommes-femmes a justement pour objectif de mettre au jour ces écarts de rémunérations et d'obliger les entreprises à y mettre fin, sous peine de payer des pénalités.

Coralie Cathelinais