Index de l'égalité salariale en entreprise: qui sont les bons et les mauvais élèves?

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De prime abord, le bilan est plutôt décevant. Dans le cadre d’un décret publié en janvier, les entreprises de plus de 1000 salariés avaient jusqu’au vendredi 1er mars pour publier leur index de l’égalité salariale. Or, nombreuses sont celles à ne pas avoir respecté les consignes. Selon nos confrères des Échos, une entreprise sur deux n’a pas publié son index dans les temps, soit environ 700 sociétés. Parmi elles, 500 ont promis de le mettre en ligne d’ici quelques jours.
L’autre moitié, qui a joué le jeu donc, a mis en ligne ses résultats en temps et en heure. Certaines entreprises ont publié un index global qui rassemble les notes obtenues par l’ensemble de ses filiales (L’Oréal, Suez). D’autres ont détaillé la note de chacune de leur entité (Bouygues, Vinci).
Pour rappel, l’index de l’égalité salariale se calcule sur la base de cinq critères: l’écart de rémunération femmes-hommes (noté sur 40 points), l’écart dans les augmentations annuelles (20 points), l’écart dans les promotions (15 points), les augmentations au retour de congé maternité (15 points) et la présence de femmes parmi les plus gros salaires de l’entreprise (10 points). Si l’entreprise concernée passe sous la barre des 75 points sur 100, elle aura trois ans pour faire des progrès en matière d’égalité salariale, faute de quoi elle sera sanctionnée d’une pénalité financière pouvant aller jusqu’à 1% de la masse salariale.
Peu d'entreprises sous les 75 points
Seule entreprise à obtenir la note maximale (100), Sodexo Hygiène et Propreté est, parmi les grandes entreprises installées en France, celle qui respecte le plus l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, selon cet index. CNP Assurances (99) et la MAIF (99) complètent le podium, à égalité avec Primark. Viennent ensuite Sanofi Aventis France (98), Alstom (95), UES Sodexo (Sodexo en France, 95). Les sociétés ayant obtenu un score de 94 sont également très nombreuses: Vinci-Cofiroute, Essilor, les filiales de Thales : Thales DMS, Global Services et Aleania Space, Schmidt, Renault SAS, Michelin, Orange, La Poste…
D’autres entreprises sont toutefois en dessous des 75 points. C’est le cas de Bolloré Logistics (69), Aubert et Duval (69), Thales Services (70), Atos (71), Arcelor Mittal Industeel (73), Alten SIR (73), GRDF (73), Radio France (73), Hager (74). Tandis qu’Ikea, Vinci Construction Terrassement et Aximum s’en sortent tout juste avec 75 points.
Au total, 31 entreprises du CAC 40 ont rendu public leurs résultats, selon la compilation réalisée par l'agence AEF. Leurs scores vont de 71 (Atos UES France) à 100 (Sodexo Hygiène et Propreté).
À partir du 1er septembre, ce sera au tour des entreprises de 250 salariés et plus de publier leur index. Les entreprises de 50 à 250 salariés auront quant à elles jusqu’à mars 2020 pour le faire.
Appel à mobilisation vendredi
La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et la Secrétaire d’État à l’égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, présenteront un premier bilan de l’index de l’égalité salariale ce mardi. Elles devraient en profiter pour donner des résultats consolidés.
De son côté, la CGT a dénoncé les modalités retenues pour le calcul de l’index. Elle estime qu’elles "permettent de dissimuler des écarts de rémunération" et s’étonne de "premières notes publiées excellentes" alors "que la situation des femmes de ces entreprises l’est beaucoup moins!".
Tous postes confondus, les femmes sont, en moyenne, payées 25% de moins que les hommes en France. À postes égaux, l’écart est de 9%. La journée internationale des droits des femmes vendredi sera d’ailleurs l’occasion d’une mobilisation pour l’égalité salariale. Un collectif composé de 98 associations et syndicats a notamment appelé les femmes à faire grève à 15h40, heure à partir de laquelle les femmes travaillent "gratuitement".