La campagne des entretiens d'évaluation débute, les salariés en position de force?

Les salaires, qui n'étaient plus la priorité ces dernières années, sont aujourd'hui dans toutes les têtes, résume un expert. Et les salariés ont de réels espoirs: selon une enquête de Robert Walters, 44% des cadres pensent qu'ils vont obtenir une augmentation significative, c'est à dire de l'ordre de 5%.
Pour eux, c'est un juste retour des choses après deux années particulièrement pénibles et avec peu d'augmentations. Les salariés savent aussi, compte tenu des difficultés à recruter, qu'ils peuvent plus facilement se vendre ailleurs...
En clair, ces derniers ont le sentiment d'être en position de force. En face, beaucoup d'employeurs sont prêts à faire des efforts mais pas à la hauteur de ce que souhaitent les salariés.
Toutes les entreprises ne sont pas au même niveau d'activité
D'autant que certaines entreprises ne sont pas encore totalement tirées d'affaire. Elles peuvent jouer sur d'autres leviers, explique un expert: promotion, formation...
Un constat partagé par Laurence Breton-Kueny, Vice-Présidente de l'Association Nationale des DRH (ANDRH). Pour elle, les augmentations de salaires ne sont pas le seul levier pour récompenser les salariés, d'autant plus que toutes les entreprises, tous les secteurs, ne sont pas au même niveau d'activité.
"On a des choses à mettre en oeuvre, explique-t-elle ce mardi sur le plateau de Good Morning Business. On avait l'indemnité inflation à verser sur le mois de décembre, on a encore la possibilité de primes exceptionnelles jusqu'au mois de mars et après, tout va dépendre des résultats de nos entreprises, l'année n'est pas finie et chacun a une situation différente".
Non dits
Et de mettre en avant "le dialogue social au plus près du terrain pour trouver la solution. On est tous d'accord pour qu'il y ait du partage de la valeur, encore faut-il avoir créé de la valeur pour pouvoir la partager", résume Laurence Breton-Kueny.
La Vice-Présidente de l'ANDRH rappelle ainsi qu'"on met en avant des entreprises phares de l'économiqe française qui ne sont pas représentatives du tissu (économique). Il ne faut pas oublier que des patrons de TPE/PME ont des salaires moyens beaucoup plus faibles que les cadres des grandes entreprises. Prêtons attention et soyons à l'écoute."
Mais il y aura forcément des déçus, voire des non dits. Toujours selon Robert Walters, près de 20% des salariés n'osent pas évoquer leur frustration et préfèrent démissionner sans même avoir tenté de négocier quoi que ce soit.