EDITO. La droite sénatoriale réclame plus de socialisme

L'EDITO DE RAPHAËL LEGENDRE. Le Sénat a voté hier une nouvelle contribution de solidarité: 7 heures de travail sans rémunération par an pour financer le grand âge. Un pas de plus vers le collectivisme.

Alors que les retraités jouissent déjà d’un niveau de vie supérieur aux actifs, les salariés vont devoir travailler 7 heures sans être payés, gratuitement, pour financer le grand âge. Ainsi en a décidé le Sénat, majoritairement à droite, qui termine l'examen du PLFSS. C’est 2,5 milliards d'euros de richesses supplémentaires aspirés par notre modèle social.

On verra si la mesure passe le mur de la commission mixte paritaire la semaine prochaine, mais ce nouvel épisode prouve une fois de plus que l’on a en France la droite la plus à gauche du monde.

"Nous ne faisons pas cette proposition de gaieté de coeur", s’est défendue la sénatrice centriste Elisabeth Doineau, qui portait l’amendement, mais "aujourd'hui, il nous faut trouver des moyens" pour "financer le mur du grand âge, le virage domiciliaire et la transformation de nos Ehpad".

“Il nous faut trouver des moyens”... Une phrase dont l'absurdité éclate aux yeux quand on la passe au révélateur d'une nouvelle passée totalement inaperçue hier: la France, selon l'OCDE, a conservé en 2023 son titre de champion du monde des prélèvements obligatoires.

On prélève 10 points de PIB de plus que la moyenne des pays riches - ce qui fait tout de même 300 milliards d’euros de plus que la moyenne des pays riches - mais on ne sait pas financer le grand âge. “Il nous faut trouver des moyens”...

Collectivisme délétère

Cette phrase sonne comme un aveu de cécité absolue de nos politiques. Shootés à la dépense, ils ne voient plus la dérive de notre modèle économique qui sombre de plus e, plus dans un collectivisme. L’histoire a pourtant prouvé que ce n’était pas la voie la plus prospère.

Indicateur génial monté par l’Institut Molinari et EY pour illustrer cette progression du collectivisme, le jour de libération fiscale est la date dans l'année à partir duquel on peut enfin profiter des fruits de son travail, une fois payé toutes les charges annuelles.

En France, le jour de libération fiscal est le 17 juillet. Du 1er au 17 juillet, on travaille pour la communauté. Mais si l'on voulait résorber les déficits causés par ma montée en puissance du collectivisme (180 milliards cette année), le jour de libération fiscal serait... le 28 octobre!

Il ne nous resterait que deux mois de travail pour nous. Dix mois pour la communauté, deux pour nous. C’est quoi si ce n’est pas un modèle collectiviste? Il est grand temps de réfléchir aux moyens de réduire la baudruche des dépenses publiques au lieu de chercher de nouvelles recettes.

Pour cela, il ne faudra pas compter sur la droite. La droite qui a quitté le pouvoir en 2012 en augmentant les impôts de 20 milliards, et qui est revenue 12 ans plus tard en augmentant les impôts de 20 milliards. La droite la plus à gauche du monde, on vous dit.

Raphaël Legendre