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Union européenne

Une taxe européenne sur les GAFA pourrait être présentée en décembre, selon Angela Merkel

La chancelière Angela Merkel en compagnie de son ministre des Finances Olaf Scholz.

La chancelière Angela Merkel en compagnie de son ministre des Finances Olaf Scholz. - Michael Sohn - pool - AFP

La chancelière allemande a déclaré mardi soir que des discussions sont engagées avec la France pour formuler une proposition de taxation des géants du numérique au niveau européen. Celle-ci pourrait être présentée début décembre.

Bruno Le Maire finira-t-il par être entendu? Le ministre français de l'Économie est en campagne depuis plusieurs mois pour que l'Union européenne adopte une taxe sur les géants de la tech, souvent raccourci sous l'acronyme GAFA (pour Google, Amazon, Facebook et Apple, ndlr).

Lundi, le ministre des Finances allemand Olaf Scholz avait déclaré dans l’hebdomadaire Der Spiegel que son pays soutiendrait le "modèle français". Le lendemain dans la soirée, la chancelière elle-même a donné des signes encourageants sur ce dossier:

"Nous discutons de cela avec la France. Mais notez que nous ne parlons pas de la pertinence d'une taxe sur les sociétés numériques, nous parlons de la manière de le faire", a précisé Angela Merkel au portail en ligne t-online.de, rapport l'agence Reuters.

La cheffe du gouvernement allemand a même ajouté qu'une proposition sera présentée "d'ici décembre", plus exactement lors de la réunion des ministres des Finances de l'Union européenne qui se tiendra le 4 décembre.

Berlin a peur de se mettre à dos Washington

Cette date est importante aux yeux de Bruno Le Maire. Dans Les Echos, le ministre français avait déclaré qu'une absence de soutien de l'Allemagne serait "une rupture de confiance" entre les deux pays.

Pour mémoire, l'Allemagne a approuvé le principe d'une taxe sur les GAFA au mois de juin, sans aller jusqu'à l'adoption d'une directive européenne contraignante.

D'ailleurs, pour convaincre les pays réticents, l'Allemagne en tête, Paris a accepté récemment de repousser à 2020 une entrée en vigueur de cette taxation. Berlin veut d'abord attendre la fin des travaux de l'OCDE sur le sujet, prévue pour l'été 2020.

Outre-Rhin, les dirigeants craignent qu'en taxant les géants du numérique, dont une grande partie sont de nationalité américaine, ils ne se mettent Washington à dos. Ce dernier menace d'augmenter les droits de douane sur ses importations de véhicules allemands.

Selon Bloomberg, l'administration Trump a relâché un peu la pression mardi sur l'industrie germanique, en décidant temporairement de ne plus considérer les importations de voitures et de pièces détachées comme une "menace pour la sécurité nationale", argument utilisé jusqu'ici pour infliger des taxes supplémentaires.

J.-C.C.