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Union européenne

"Personne n'a eu ma peau": Thierry Breton revient sur son départ de la Commission européenne

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Alors qu'il se préparait à un deuxième mandat à Bruxelles, Thierry Breton a démissionné avec fracas de la Commission européenne.

Une semaine après avoir claqué la porte de la Commission européenne, Thierry Breton a assuré avoir démissionné de son propre chef, affirmant que personne n'avait "eu sa peau" à Bruxelles. Alors qu'il se préparait à un deuxième mandat de cinq ans, le désormais ex-commissaire au Marché intérieur avait annoncé sa démission dans la dernière ligne droite de la constitution de la nouvelle équipe bruxelloise, au terme d'un bras de fer avec sa présidente, Ursula von der Leyen. C'est finalement Stéphane Séjourné, ministre sortant des Affaires étrangères, qui a été désigné par l'Élysée.

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"Je crois qu'un certain nombre ont été surpris" par cette démission à la dernière minute et "moi aussi", a affirmé ce dimanche 22 septembre Thierry Breton sur France info.

Jusqu'au milieu de l'été, l'ancien commissaire était encore publiquement soutenu par Paris pour occuper la place française au sein de la Commission européenne. Mais "quelques jours avant" la présentation des nouveaux visages de la Commission européenne, Thierry Breton explique avoir "compris" que sa désignation n'était plus assurée, faisant les frais de ses désaccords avec Ursula von der Leyen.

"Je n'avais plus ma place"

Selon Thierry Breton, la présidente de la Commission aurait contraint la France à faire un choix dans la répartition des portefeuilles, "ou bien c'est Thierry Breton mais il y aura un plus petit portefeuille, ou bien c'est un autre et il aura un plus grand portefeuille", a-t-il affirmé.

"Je voyais la décision qui était en train d'être prise" par l'Élysée et "je respecte" le choix qui a été fait, mais "j'ai estimé que, dans ces conditions, je n'avais plus ma place au sein de ce collège et j'en ai tiré les conséquences", a déclaré Thierry Breton, regrettant "des problèmes de gouvernance" à Bruxelles.

Concernant le PDG de Tesla Elon Musk, qui s'est réjoui du départ de Thierry Breton, ce dernier a assuré que "personne [n'avait] eu [sa] peau". "C’est moi qui ai démissionné, parce que j’ai estimé que je devais le faire", a-t-il assuré. L'ex-commissaire a mené une bataille pour la régulation du numérique au cours de son mandat à Bruxelles face aux grandes plateformes, notamment X (ex-Twitter). "J'ai été la victime, pendant cinq ans, de pressions, de lobbys intenses, venant des plateformes, dans tous les domaines, mais on l'a fait", a-t-il avancé.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV