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Union européenne

Liaison Lyon-Turin: l'Italie se donne six mois de plus pour trancher

Même après le lancement des appels d’offres, le gouvernement italien disposerait encore de six mois pour se rétracter…

Même après le lancement des appels d’offres, le gouvernement italien disposerait encore de six mois pour se rétracter… - TELT

Les autorités italiennes devraient finalement lancer les appels d'offres pour poursuivre les travaux de la LGV Lyon-Turin ce lundi et conserver 300 millions d'euros de financement européen. Le dispositif accorde six mois de plus à l'Italie pour rediscuter du projet ou... se rétracter.

La coalition italienne au pouvoir, qui se déchire sur la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, doit finalement lancer les appels d'offres nécessaires pour poursuivre les travaux, après avoir envisagé de les différer. Ces appels d'offres devaient être lancés au plus tard ce lundi 11 mars, sous peine de perdre 300 millions de financements européens. Le premier ministre italien, Guiseppe Conte a envoyé une lettre à la TELT (société franco-italienne chargée des travaux), l'invitant à "s'abstenir, avec effet immédiat, de toute activité pouvant entraîner des blocages juridiques et économiques pour l'État italien en rapport aux appels d'offres".

La proposition du Premier ministre italien permet à la TELT de lancer dès lundi les "avis de marchés" (appels à candidatures) pour les travaux relatifs à la partie française du tunnel transfrontalier du Lyon-Turin, et d'éviter ainsi de perdre les fonds européens.

La coalition italienne enterre provisoirement la hache de guerre

Surtout, le dispositif donne un délai de six mois, la durée légale de cette première période d'appel à candidatures, à l'Italie (mais aussi à la France) pour rediscuter du projet avant un engagement ferme. Autrement dit, même en lançant les appels d’offres, le gouvernement italien dispose encore de six mois pour continuer ou se rétracter… Une clause suspensive donne à chaque partenaire la possibilité de se désister durant cette phase préliminaire, sans pénalité.

Cette formule permet aussi bien à la Ligue qu'au M5S d'enterrer (pour l'instant) la hache de guerre en repoussant leur querelle sur le projet après les élections européennes du mois de mai. "Il n'y a ni vainqueur ni vaincu, La Ligue gouverne pour que les Italiens gagnent", a déclaré samedi 9 mars Matteo Salvini en réaffirmant que la LGV "devait se faire". "Sur la LGV, la situation est en train de se résoudre positivement. Donc, désormais, parlons d'autre chose et avançons", a déclaré sur Facebook Luigi Di Maio, qui reste farouchement hostile au projet. L'opposition de gauche a de son côté critiqué le gouvernement, "divisé et incapable de dire oui ou non au Lyon-Turin."

Frédéric Bergé avec AFP