Liaison Lyon-Turin: le premier ministre italien n'est "pas vraiment convaincu"

Giuseppe Conte - AFP
Le projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin, sur lequel le gouvernement italien est profondément divisé, ne semble pas un projet dont l'Italie a besoin, a déclaré jeudi le président du Conseil italien Giuseppe Conte, appelant à sa révision.
"J'ai exprimé de forts doutes et ma perplexité sur l'opportunité de cet ouvrage. Je ne suis vraiment pas convaincu qu'il s'agisse d'un projet dont l'Italie a besoin", a déclaré Giuseppe Conte lors d'une conférence de presse.
Constatant l'incapacité de son gouvernement à trouver un compromis sur un sujet où les deux forces politiques de la majorité sont aux antipodes, il a demandé à la France et à l'Union européenne de rediscuter ce projet pour évaluer les "doutes et la perplexité" de l'exécutif italien.
Une répartition des coûts jugée injuste
"Notre intention est de discuter avec nos partenaires, la France et l'Union européenne, pour partager avec eux ces doutes que nous avons, ces interrogations sur la pertinence de ce projet, puis nous agirons ensuite" sur la base de ces discussions, a ajouté le chef du gouvernement italien.
Giuseppe Conte a également assuré que la répartition des coûts entre la France et l'Italie n'apparaissait "pas juste à l'heure actuelle" et "c'est un aspect qui doit être approfondi dans de nouvelles discussions", a-t-il ajouté.
Cette liaison ferroviaire entre Lyon et Turin alimente depuis des mois les polémiques au sein de la majorité formée par la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini, favorable à cette ligne à grande vitesse (LGV), et le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) de Luigi Di Maio, farouchement opposé au projet qu'il considère comme un gaspillage d'argent public.
Reprenant des éléments de l'analyse coûts-bénéfices réalisée pour le compte du ministère italien des Transports, Giuseppe Conte a énuméré plusieurs facteurs négatifs concernant ce dossier. Il a notamment cité les flux de trafic sur le rail qui, selon des projections statistiques, seraient beaucoup plus faibles qu'escompté auparavant.