Les ports et aéroports français "seront prêts" en cas de Brexit dur

800 personnes supplémentaires sont prévues dans les ports - Denis Charlet / AFP
La France a pris ses précautions. Les ports et aéroports de l’Hexagone "seront prêts" en cas de Brexit dur le 29 mars, a assuré ce mercredi le coordinateur national pour la préparation du Brexit Vincent Pourquery de Boisserin.
Alors que Theresa May n’est pas parvenue à faire voter au Parlement britannique l’accord conclu avec Bruxelles, une sortie de l’Union européenne sans accord reste aujourd’hui le scénario par défaut. La Première ministre a toutefois demandé un report du Brexit au 30 juin, mais la France a dit y être opposée si elle ne présentait pas de stratégie "crédible" pour sortir de l’impasse.
Dans l’hypothèse où ce scénario venait à se réaliser, Vincent Pourquery de Boisserin a tenu à rassurer: "Je finis un tour avec la Normandie. Je suis allé en Bretagne, à Calais. On peut dire à nos amis britanniques: ‘On sera prêts’, et à nos amis Belges et Hollandais: ‘N'essayez pas de drainer du trafic, nous sommes prêts"’, et le trafic sera "fluide", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à la préfecture de Rouen. Et d’ajouter: "Les régions, les ports, les aéroports ont réalisé les travaux nécessaires".
La question des échanges phytosanitaires
Près de 800 personnes supplémentaires sont prévues dans les ports: "700 douaniers, plus d'une centaine de vétérinaires et quelques agents de la police de l'air et des frontières", a précisé Vincent Pourquery de Boisserin, et ce "dans les semaines qui viennent. Les derniers arriveront en 2020".
Le point dur est la question des échanges phytosanitaires. "C'est un sujet extrêmement important", "en matière sanitaire, tout ce qui est animal vivant doit être contrôlé physiquement", alors que pour les autres marchandises le contrôle est essentiellement documentaire, a expliqué le haut fonctionnaire. À ceux qui se souviennent de la crise de la vache folle, Vincent Pourquery rappelle que les bovins importés de Grande-Bretagne seront contrôlés en cas de Brexit dur, alors qu'ils ne le sont pas aujourd'hui.
"Le vrai sujet, ce ne sont pas les vaches, ce sont les chevaux (qui) valent beaucoup plus cher à l'unité. Le niveau d'échange est plus important", a poursuivi Vincent Pourquery de Boisserin. Près de 4.000 chevaux en provenance de Grande-Bretagne transitent chaque année par la France, a-t-il précisé.
"Je pressens qu'ils sont moins prêts que nous"
Concernant les marchandises phytosanitaires, "le risque n'est pas immédiat. Du jour au lendemain les Anglais ne deviennent pas un endroit où toutes les mauvaises marchandises passent", a argumenté le fonctionnaire. "Si la Grande-Bretagne se met à importer massivement des bêtes de Nouvelle-Zélande, d'Inde, de Chine ou je ne sais, on surveillera de façon beaucoup plus renforcée", a-t-il poursuivi.
Interrogé sur le degré de préparation des Britanniques à un Brexit dur, le haut fonctionnaire français a répondu: "Je pressens qu'ils sont moins prêts que nous. Leur mot d'ordre c'est: ‘fluidité, fluidité, nous ne contrôlerons rien’".
Depuis le 4 mars, des douaniers sont en grève du zèle pour demander plus de moyens dans la perspective du Brexit. Ils jugent insuffisants les 700 postes annoncés.