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De gauche à droite, les deux leaders de la coalition gouvernementale: Luigi Di Maio (M5S) et Matteo Salvini (Ligue).

De gauche à droite, les deux leaders de la coalition gouvernementale: Luigi Di Maio (M5S) et Matteo Salvini (Ligue). - Alberto PIZZOLI / AFP

Luigi Di Maio a menacé de faire tomber le gouvernement si le revenu de citoyenneté, sa promesse phare de campagne, n'était pas inscrite dans le budget 2019. Cette déclaration a secoué la Bourse de Milan ce mercredi.

La menace proférée par le vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio de faire tomber le gouvernement s'il ne devait pas obtenir satisfaction sur le prochain budget a quelque peu secoué les marchés en Italie.

Le prochain budget donne lieu à des discussions serrées entre les deux poids lourds de la majorité, le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème), dont Luigi Di Maio est le chef de file et la Ligue (extrême droite) que dirige l'autre vice-Premier ministre Matteo Salvini. 

10 milliards d'euros pour le revenu de citoyenneté

Ce dernier défend l'idée d'une grande baisse des impôts passant par une "flat tax" comportant deux taux uniques de 15% et 20%, tandis que Luigi Di Maio défend le projet d'un revenu de citoyenneté, sorte de revenu universel dont les contours sont encore à préciser.

Ces deux réformes ont un coût très élevé, quelque 10 milliards d'euros pour le seul revenu de citoyenneté, et des arbitrages seront nécessaires, qui génèrent une certaine tension entre les deux principaux actionnaires du gouvernement populiste italien.

Le ministre des Finances, Giovanni Tria (Ligue) a plusieurs fois plaidé pour un déficit à hauteur de 1,5% du PIB. Plus souple, Matteo Salvini, a proposé un déficit un peu au-dessus de 2% et d'étaler la mise en œuvre des promesses de campagne sur cinq ans.

Or, Luigi Di Maio veut lancer tout de suite son revenu de citoyenneté: "Ou il se fait, ou il y aura un gros problème pour ce gouvernement", a-t-il lancé mardi soir à la télévision publique Rai 3. 

La Bourse de Milan secouée

Les doutes sur la capacité de la coalition à se mettre d'accord a secoué la Bourse de Milan. Cette dernière a accusé le coup ce mercredi avant de se reprendre dans la journée. Le taux d'emprunt italien est reparti à la hausse.

Le "spread", indicateur très suivi de la confiance, qui mesure l'écart entre les taux d'emprunt italien et allemand, qui avait touché son plus bas après les déclarations apaisantes du ministre des Finances, est remonté.

J.-C.C. avec AFP