Elle demande à l'Europe de se doter d'un "tsar du marché unique": la directrice du FMI appelle l'UE en déclin à vite rattraper son retard sur les Etats-Unis

La directrice du FMI, Kristalina Georgieva, le 4 mars 2020 à Washington - NICHOLAS KAMM © 2019 AFP
L'Union européenne doit cesser "les beaux discours" et enfin agir pour "restaurer sa compétitivité", a déclaré, mercredi 9 octobre, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), ajoutant que le bloc savait "quoi faire". Kristalina Georgieva fait référence au rapport publié il y a un an par l'ex-président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, qui a élaboré une série de propositions pour relancer l'économie européenne.
Il faut "aller au bout du projet" européen, a aussi estimé la patronne du FMI, en amont des réunions annuelles du Fonds et de la Banque mondiale (BM) à Washington. Elle y voit le seul moyen de "se remettre au niveau du dynamisme du secteur privé aux États-Unis".
L'économiste bulgare a exhorté l'UE a se doter d'un "tsar du marché unique" pour accélérer les réformes. En clair, la création au sein de la Commission, d'un "responsable marché unique" - plutôt qu'une séparation des compétences entre plusieurs portefeuilles de commissaires européens - "qui disposera d'une réelle autorité pour mener à bien les réformes" nécessaires.
"Supprimez les frictions frontalières sur le marché du travail, le commerce des biens et services, l'énergie et la finance. Construisez un système financier européen unique. Construisez une union de l'énergie. Menez à bien votre projet", a appelé Kristalina Georgieva.
Kristalina Georgieva s'est montrée plus positive à l'égard de l'Allemagne, jugeant que les plans de financement annoncés ces derniers mois, en particulier en faveur des infrastructures, "montrent que oui, des corrections peuvent être réalisées".
Ces investissements "vont renforcer les incitations en faveur de l'investissement privé, ce qui sera particulièrement bénéfique alors que l'Allemagne tente de relancer un cycle en faveur de son secteur privé".