BFM Business
Union européenne

Après deux années de récession et malgré une industrie en pleine crise, l'Allemagne devrait finalement retrouver une petite croissance de 0,2% cette année

Le chancelier allemand Friedrich Merz ce lundi 26 mai.

Le chancelier allemand Friedrich Merz ce lundi 26 mai. - Odd ANDERSEN

Alors que le gouvernement s'attendait jusqu'à présent à une stagnation, l'Allemagne devrait finalement enregistrer une faible croissance de 0,2% cette année, avant une accélération en 2026.

L'Allemagne va éviter la stagnation en 2025 après deux années de récession consécutives et croître légèrement, avant un rebond plus marqué en 2026, selon les prévisions actualisées du gouvernement présentées ce mercredi. La reprise sera néanmoins fragile en pleine crise industrielle.

Le produit intérieur brut allemand devrait croître de 0,2% cette année, a annoncé la ministre de l'Economie Katherina Reiche en conférence de presse. Les dernières prévisions, réalisées en avril sous l'ancien gouvernement d'Olaf Scholz, tablaient sur une stagnation. Un léger mieux pour l'activité économique allemande, qui avait reculé de 0,9% en 2023 et de 0,5% en 2024, mais les doutes persistent sur la reprise à long terme.

La coalition au pouvoir du chancelier Friedrich Merz, formée avec les partis conservateurs (CDU-CSU) et les sociaux-démocrates (SPD), entrée en fonctions début mai, tente de redonner un élan significatif à la première économie européenne. "L'économie allemande stagne depuis 2019 (...) L'Allemagne risque de prendre du retard", a prévenu la ministre de l'Economie.

La demande intérieure devient moteur de la reprise

Au deuxième semestre, "les perspectives restent modestes", selon elle, notamment à cause des droits de douane américains, qui aggravent la crise en cours dans le secteur manufacturier. Malgré un accord signé avec Donald Trump, la "politique commerciale imprévisible" de Washington constitue l'un des principaux risques pour le retour de la croissance, selon le communiqué du ministère.

Pour 2026, le gouvernement table sur une hausse du PIB de 1,3%, contre 1,0% dans les précédentes estimations. La croissance serait de 1,4% en 2027. Fait notable, le moteur de la reprise ne sera pas les exportations, traditionnel pilier de la croissance du PIB, mais la demande intérieure, "notamment la consommation privée et publique ainsi que les investissements".

En 2026 et en 2027, "une grande partie de la croissance" proviendra des centaines de milliards d'euros investis dans les infrastructures et la défense, selon la ministre conservatrice. Mais "cet élan ne prendra effet que si les investissements sont rapidement réalisés" et si les "blocages en matière de réforme sont levés", tempère-t-elle.

P.L. avec AFP