Des députés allemands proposent de taxer davantage la viande pour contribuer au bien-être animal

La TVA sur la viande pourrait passer de 7 à 19% en Allemagne - Daniel ROLAND / AFP
Les consommateurs allemands vont-ils bientôt payer le jambon et les saucisses plus cher? Mercredi, les députés verts ont proposé d’augmenter la TVA sur la viande pour améliorer le bien-être animal, rapporte l’hebdomadaire Der Spiegel. Soutenue par les sociaux-démocrates (SPD) et les chrétiens-démocrates (CDU), cette proposition a des chances d'être votée. La TVA sur la viande, actuellement au taux réduit de 7% outre-Rhin, passerait ainsi à 19%.
"Je suis favorable à la suppression du taux réduit si les recettes supplémentaires sont affectées à l’amélioration du bien-être animal", a déclaré Friedrich Ostendorf, porte-parole des Verts allemands sur la politique agricole, ajoutant qu’il était "insensé" que la viande soit aujourd’hui taxée à 7% tandis que la TVA appliquée sur le lait d’avoine est de 19%.
De son côté, Albert Stegemann, porte-parole des affaires agricoles du parti chrétien-démocrate (CDU) auquel appartient Angela Merkel, a jugé la proposition "constructive" et a lui aussi estimé que les recettes supplémentaires devraient être utilisées pour aider les éleveurs à restructurer leurs élevages pour qu’ils soient plus adaptés au bien-être des animaux. Convertir les élevages en "élevages socialement durables coûterait des milliards d’euros". Un coût que "les agriculteurs ne peuvent supporter seuls", a-t-il ajouté.
Enjeu environnemental
Les défenseurs de cette proposition soulignent par ailleurs qu’elle conduirait à réduire la consommation et la production de viande, son prix étant moins abordable pour le consommateur. Or, l’Agence fédérale de l’environnement estimait en 2017 que l’agriculture allemande émettait à elle seule 66,3 millions de tonnes équivalent de C02. L’augmentation de la TVA contribuerait donc aussi à la lutte contre le réchauffement climatique.
Si la ministre allemande de l’Agriculture, Julia Kloeckner salue le débat sur le bien-être des animaux, elle rejette néanmoins l’idée d’y répondre par des hausses d’impôts. De son côté, l’extrême-gauche se montre dubitative, affirmant que la hausse de la TVA toucherait les consommateurs à faible revenu. Le Parti libéral-démocrate (FDP) assure quant à lui que cela nuirait à la compétitivité des produits allemands.