Après 7 baisses de taux consécutives, la BCE fait une pause en attendant l'issue des négociations sur les droits de douane

Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), lors d'une conférence de presse sur la politique monétaire de la zone euro, au siège de la banque centrale à Francfort-sur-le-Main, dans l'ouest de l'Allemagne, le 17 avril 2025. - Kirill KUDRYAVTSEV / AFP
Comme attendu, la Banque centrale européenne a maintenu ses taux d'intérêt inchangés ce jeudi, afin de prendre le temps d'évaluer les décisions imminentes dans le bras de fer commecial entre Washington et les Européens.
Un statu quo monétaire qui met fin à une série de baisses de taux, depuis septembre dernier, lorsque la BCE avait décidé de diminuer progressivement le coût du crédit pour accompagner le recul de l'inflation.
Le rythme de la hausse des prix à la consommation s'est désormais stabilisé autour de l'objectif de 2% fixé par la banque centrale, après avoir atteint des niveaux record dans le sillage de la pandémie de Covid-19 et de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie.
Mais ces conditions monétaires plus favorables semblent fragiles, alors que Donald Trump menace d'assommer les exportations européennes vers les États-Unis de droits de douane punitifs de 30% à partir du 1er août.
"Grâce en partie aux baisses de taux d'intérêt décidées par le Conseil des gouverneurs, l'économie s'est jusqu'à présent montrée globalement résistante dans un environnement mondial difficile", a déclaré la BCE. "Dans le même temps, l'environnement reste exceptionnellement incertain, notamment en raison des différends commerciaux", a-t-elle ajouté.
Un accord en vue
Un accord commercial entre l'UE et les États-Unis semble toutefois se dessiner. Selon plusieurs sources européennes, l'accord prévoit des surtaxes douanières de 15% sur les exportations européennes à destination des États-Unis, avec des exemptions notamment sur l'aéronautique, les spiritueux ou certains médicaments.
Après sept baisses consécutives et huit au total depuis juin dernier, la BCE a ramené son taux de dépôt, qui fait référence à 2%, contre un pic de 4% atteint en pleine vague inflationniste. L'inflation dans la zone euro s'est établie à exactement 2% en juin et les indicateurs économiques, notamment la hausse de la production industrielle, ont donné un regain d'optimisme quant à la santé de l'économie.
Mais le renforcement des barrières commerciales risque de porter un nouveau coup à l'économie de la zone euro et d'inciter la BCE à envisager de nouvelles baisses de taux après l'été.